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Pour savoir comment construire sa toilette à litière, cliquez ici, ou téléchargez le schéma en format pdf. [Plans adaptés par Olivier Vienne, d'Écaussine en Belgique]

Textes de Joseph Országh et André Leguerrier.

Première publication du texte de la présente page sur www.eautarcie.com : 2003

Adaptation du texte original et première publication de la présente page sur www.eautarcie.org : 2009-10-09

Mise à jour : 2017-10-31


Mode d'emploi de la TLB

C'est décidé – on utilisera une TLB !

Après avoir lu le chapitre de ce site sur la TLB, nombreux sont les ménages qui comprennent l'importance de la démarche et décident d'en installer une chez eux. La clef de la réussite commence par un consensus familial sur le principe. En cas de désaccord, nous conseillons toujours aux hésitants de rendre visite à une famille qui utilise une TLB et l'entretient correctement. Un essai personnel de cette toilette vaut plus que les discours les plus convaincants.

Même à ceux qui en sont convaincus, il est plus prudent de tester chez soi, une TLB provisoire, avant l'achat d'une TLB définitive. Pour cela, on peut se procurer un seau hygiénique en plastique (vendu pour quelques euros dans les magasins spécialisés dans les objets en plastique) ou en tôle émaillée (que l'on peut se procurer en brocante).

Ce seau prendra place à côté du WC. On placera également un panier ou un seau contenant la litière. Pendant l'usage de cette toilette provisoire, la famille peut se rendre compte de son acceptation. Si l'expérience est concluante, alors seulement on passe à l'étape suivante : l'achat d'une TLB ou sa fabrication.

Aux candidats bâtisseurs nous conseillons de prévoir dans l'habitation la place d'un WC, avec le tuyau d'évacuation (et la colonne de ventilation lorsqu'exigée par la réglementation, ainsi que l'arrivée d'eau pour la chasse. À la place du WC, on y installera évidemment la TLB. Par contre, lors de la vente éventuelle de l'habitation, l'acheteur potentiel peut ne pas vouloir l'utiliser. Dans ce cas, il suffit de casser la pièce de carrelage qui couvre le tuyau d'évacuation, y placer une cuvette de WC et raccorder la chasse à la vanne d'arrivée d'eau installée lors de la construction. Ce travail ne demande qu'une heure à un plombier.

La famille peut alors passer à l’aménagement du système de compostage au jardin. À ce sujet, lire le paragraphe qui traite du compostage des déjections humaines.

La litière

La préparation de la litière revient régulièrement dans les questions qu'on me pose à propos de la TLB.

D’abord, il y a la question de quantité. Une des objections soulevées à l'encontre de la TLB est de dire que « en cas de généralisation de ce type de toilette, il n'y aura jamais assez de matière végétale pour alimenter les toilettes » (et le compostage au jardin). Dans les faits, les feuilles mortes d'un seul grand arbre suffisent pour couvrir les besoins en litière d'une personne pendant toute l'année. La production de quelques dizaines ou de centaines d'hectares de bois suffirait pour couvrir les besoins en litière d'une ville. Mais il faut savoir que presque toute matière cellulosique (d'origine végétale) convient pour la préparation de la litière. En outre, la fraction cellulosique des ordures ménagères (par exemple les papiers souillés impropres à la préparation du papier recyclé, cartons d'emballage) constitue un « gisement » non négligeable.

Il est à noter que la litière utilisée dans la TLB devrait être plus fine que celle utilisée pour le compostage au jardin, afin d’éviter que le réceptacle de la TLB ne se remplisse trop rapidement. Pour plus d’explications sur les matières à utiliser ou à ne pas utiliser, au jardin comme dans la TLB, on doit se reporter au paragraphe sur la préparation de la litière dans le chapitre sur le compostage des déjections humaines.

Voici cependant un résumé.

Ce qu’il convient d’ajouter dans la TLB

Ce qu’il ne convient pas d’ajouter dans la TLB

Le mode d'emploi

On dépose au départ une couche de quelques centimètres de litière au fond du seau de la toilette. La quantité de litière à ajouter s'apprend à l'usage. Trop de litière signifie vidanges fréquentes. Trop peu risque de ne pas bien maîtriser les odeurs.

Après chaque utilisation, couvrir sa « production » avec une feuille de papier de toilette et un peu de litière qu'on humidifie à l'aide d'un pulvérisateur pour plantes d'intérieur. Encore mieux, uriner dessus, si l'on peut, en répartissant l'urine sur toute la surface de litière qui couvre les déjections [2]. Tous les papiers de toilette conviennent et sont jetés dans le seau. Cette toilette accepte également les bandes hygiéniques et les couches culottes pour autant qu'elles soient compostables. Faut-il encore en trouver dans le commerce. Avis aux fabricants...[3]

[2]
Cette recommandation ne s'applique qu'aux hommes. Nous avons souvent constaté la présence d'odeurs dans des TLB mal gérées (où l'usager précédent n'a pas pris la peine d'humidifier la litière qui couvre ses déjections). En urinant sur la litière, l'odeur disparaît aussitôt. Cette pratique est contestée par les femmes qui constatent - après le passage de certains hommes - la présence de gouttes d'urine sur la lunette de la toilette. Comment concilier donc la maîtrise facile des odeurs avec la nécessité d'éviter les projections d'urine? Afin de les éviter, les hommes peuvent évidemment uriner assis, mais dans ce cas, leur urine ne sert plus à la maîtrise des odeurs (ou seulement dans une moindre mesure). Comme les femmes, ils doivent aussi utiliser de l'eau pour humidifier la litière. En attendant la construction des TLB munies d'un dispositif qui, après usage, vaporise un nuage d'eau sur la litière, le débat reste ouvert... Avis aux constructeurs des TLB!
[3]
Les couches culottes et les bandes hygiéniques constituent une source de pollution non négligeable. Le remplacement de ces couches avec des langes lavables ne résout absolument pas le problème. Tout au plus, on prévient le rejet d'un déchet polluant et non biodégradable dans la nature - au prix d'une pollution des eaux suite à la lessive des langes en coton et de la destruction de la matière organique qui s'y trouve. La solution idéale est donc la fabrication des couches culottes avec un élément absorbant amovible, fait de la cellulose fabriquée au départ des cartons d'emballage (un déchet). C'est une des bonnes filières pour la valorisation du papier non recyclable. La combustion du papier et des déchets végétaux est une destruction grave de la biosphère.

Ne pas attendre que le seau soit trop rempli et lourd pour vidanger dans le carré à compost. Éviter la mise en place de réservoirs trop grands, difficiles à manipuler. Un seau plus petit est plus facile à vider, mais... plus souvent.

Après avoir vidangé le seau dans le carré à compost (ou dans l’aire réservé au compostage de surface), rincer et égoutter le seau avant de le remettre en service dans la toilette. Pour cela, le plus simple est d'utiliser un robinet extérieur et une brosse de vaisselle réservée à cet usage. Même un seau en acier inoxydable demande un nettoyage de fond tous les 15 jours. Pour cela, utiliser un produit de nettoyage prévu pour baignoire. Les personnes qui estiment que rincer le seau après déversement est contraignant, ou bien celles qui n'ont pas d'accès à un robinet dans leur jardin, peuvent garnir le seau d'un sac biodégradable, disponible dans le commerce. Attention, ces sacs biodégradables ont la fâcheuse tendance à se décomposer dans le seau, avant la vidange. On voit le résultat au moment de sortir du seau le sac rempli. Avant de les adopter, testez-les! Pour cet usage, d'autres utilisent des sacs de plastique ordinaire (donc non biodégradables). Au moment de les mettre au compost, ces sacs remplis doivent obligatoirement être éventrés. On les enlève du compost mur, par tamisage.

Le carré à compost qui reçoit les effluents de la toilette (maximum un mètre carré par personne) est aménagé dans un coin du jardin, à l'abri des regards. On y déposera également tous les déchets du jardin et de la cuisine. Afin d'éviter la multiplication des mouches, après chaque déversement, couvrir avec un peu de déchet de jardin, tonte d'herbe, feuilles mortes, mauvaises herbes arrachées ou paille.

Au mois de novembre de chaque année, le carré à compost est vidé. Son contenu est entassé pour faire un tas en forme de toit et couvert d'une couche d'au moins 20 cm de paille. Après une année de repos, le compost obtenu est prêt à l'emploi dans le jardin, y compris le potager.

Au lieu du compostage en tas, vous pouvez aussi opter pour le compostage de surface. C'est la solution de ceux qui, pour différentes raisons, ne souhaitent pas manipuler régulièrement une fourche pour transférer le compost.

Un bon résumé du mode d'emploi est visible sous forme d'une vidéo de 3 minutes. Pour plus de détails sur le carré à compost il suffit de passer au chapitre sur le compostage des déjections humaines.

La TLB dans les pays tropicaux

On a, heureusement, quelques expériences faites dans les pays tropicaux concernant l'usage des TLB. Moyennant quelques précautions, la TLB peut aussi être utilisé sous les tropiques.

L'augmentation de la température semble raccourcir le temps d'action de la litière pour la maîtrise des odeurs. Jusqu'à 25 degrés centigrades, on n'a relevé aucun problème. Au-dessus de cette température, après quelques heures, la toilette commence à sentir l'ammoniac. L'odeur est d'abord faible, mais se développe après une journée de chaleur. Ainsi, quand la température à l'intérieur de l'habitation monte vers les 30°C, après plus de 24 heures, le contenu du seau de la TLB peut éventuellement dégager une odeur. Cette odeur est encore accentuée par un seau en plastique.

La solution est simple: la TLB doit être vidée tous les jours. En utilisation intense, on la videra même plusieurs fois par jour. Lors du déversement sur le compost, on prendra soin de bien couvrir les effluents déversés avec des matériaux végétaux: litière, paille, tonte d'herbe ou même de cartons d'emballage humidifiés. Il en est de même, lors du compostage de surface. Lorsque la litière est légèrement humide, la maîtrise des odeurs en est facilitée.

Dans la mesure du possible, on remplacera les seaux en plastique avec des seaux en acier inoxydable. Une solution moins chère consiste à utiliser des seaux en tôle émaillée. Une autre solution consiste à faire fabriquer par un artisan local des réservoirs émaillés pour TLB faits en terre cuite. Le réservoir cylindrique sera évidemment équipé d’une hanse pour le porter. Les seaux (bon marché) en plastique peuvent être éventuellement maintenus en affectant deux seaux ou plus à une toilette suivant les recommandations faites précédemment.

En zone de forêt tropicale humide, la TLB prendra place dans une pièce particulièrement bien aérée, éventuellement séparée de la maison d'habitation.

Il faut insister sur le fait qu’aussi bien en région sèche qu'en région tropicale, l'usage des latrines est à proscrire. Ces installations malodorantes sont extrêmement polluantes et porteuses de maladies. On ne peut que s'étonner du fait que les latrines sont encore et toujours recommandées par la plupart des spécialistes en génie sanitaire et aussi par les coopérants qui œuvrent dans les pays en développement.

TLB dans les pays musulmans

Nos correspondants d'Afrique du Nord posent souvent deux questions à propos de l'usage des toilettes à litière:

  1. Comment se procurer de la litière dans un pays qui n'a presque pas de végétation?
  2. Comment utiliser une TLB sans papier de toilette, en se servant de l'eau pour se nettoyer? (Parallèlement, ces mêmes correspondants signalent de graves problèmes de pénurie d'eau liés à l'installation de toilettes turques avec fosses septiques fonctionnant avec des chasses d'eau.)

À la première question, la réponse est immédiate: partout où des hommes peuvent vivre, il y a suffisamment de végétaux pour couvrir les besoins en litière cellulosique. Comme déjà indiqué plus haut, toute matière d'origine végétale convient comme litière : feuilles mortes, herbe coupée, taille de haies, fibres de noix de coco, plantes adventices arrachées (dites « mauvaises herbes ») et tous les déchets agricoles. Une autre source cellulosique de litière se trouve dans les déchets urbains : les papiers souillés (notamment les serviettes, essuies et mouchoirs en papier; les papiers journaux et publicitaires imprimés conviennent aussi, après déchiquetage) et surtout les cartons d'emballage – même imprimés. Il ne faut pas oublier que l’utilisation de ce type litière valorise un déchet (papier qui ne convient pas au recyclage en tant que papier), et après compostage, fournit un amendement agricole organique de grande valeur. L'humus formé augmente la capacité de rétention d'eau du sol : les besoins en arrosage diminuent. Dans les pays arides et désertiques aussi, le compost de fumier humain deviendra la base d'une agriculture familiale urbaine performante.

On nous signale que dans ces mêmes pays, la stabulation des animaux se fait sur litière. Pour les TLB, il faut bien moins de litière que pour les animaux.

À la seconde question, rappelons d’abord que la suppression des chasses des toilettes turques ferait économiser au moins 16.000 litres d'eau par an par personne sans parler de la pollution et du danger sanitaire résultant du traitement des eaux-vannes. L'eau utilisée dans les chasses de toilettes est soustraite à l'agriculture, dans une région où la quantité de nourriture qu'on peut produire est limitée par la disponibilité en eau. Dans les pays arides, l'usage des W.-C. à chasse pose un problème moral.

Le problème des ablutions rituelles ne devrait pas en être un. Par exemple, afin de se maintenir propre suite à un accident de santé, Joseph Országh a été contraint d'avoir recours à l'eau chaque fois qu’il allait à la toilette. Il avait donc décidé de tenir prêt, à la toilette, un gant de toilette humide. Après chaque usage, il rinçait ce gant de toilette sous eau courante à un petit lavabo installé à côté de la TLB. Après 3 à 4 jours d'usage strictement personnel, le gant de toilette allait à la lessive. En l'absence d'eau de distribution, on installera à la toilette un seau ou un arrosoir rempli d'eau et une cuvette d'ablutions.

La cohabitation du WC avec la TLB

Il arrive souvent que certains préfèrent conserver un WC dans la maison, même si le ménage a opté pour l'usage d'une TLB. L'argument souvent entendu pour justifier cette décision: « nous n'avons pas le droit d'imposer l'usage de notre TLB à nos visiteurs ».

L'expérience d'un grand nombre de ménages montre que la cohabitation du WC avec la TLB finit toujours par la mise à l'écart de cette dernière. On sous-estime la force des habitudes...

De plus, cette option coûte cher. À côté du système de valorisation des eaux grises, il faut prévoir le placement d'un système pour le traitement des effluents du WC, en principe réservé aux visiteurs (donc relativement peu utilisé). Une telle dépense n'est vraiment pas raisonnable.

Ceux qui « n'osent pas imposer leur TLB aux invités » ne sont probablement pas convaincus totalement du bien-fondé de leur démarche. Inconsciemment ils ont un peu honte de faire autrement que tout le monde. Il s'agit d'une forme de conformisme. En analysant tous les éléments de ce problème, on arrive vite à la conclusion suivant laquelle si quelqu'un doit avoir honte, c'est bien celui ou celle qui, ayant la possibilité matérielle d'utiliser une TLB, s'entête à endommager l'environnement avec un WC.

Chez les familles qui ont fini par intégrer cette idée - pourtant simple et juste - l'usage de la TLB ne pose aucun problème aux visiteurs. Le savoir-vivre le plus élémentaire dicte aux visiteurs de respecter l'ordre domestique de leur hôte. L'usage d'une TLB propre et bien entretenue ne peut poser aucun problème à qui que ce soit.

Les jeunes enfants n'ont aucune difficulté à adopter une TLB. Pour eux, il s'agit d'un jeu comme un autre. Le fils de Joseph Országh était fier d'habiter dans une maison où la pollution des eaux a été supprimée.

Parmi les visiteurs chez Joseph Országh, il se trouvait des personnes qui refusaient à priori l'usage d'une toilette sèche, tout en admettant la pertinence de récupérer l'eau de pluie. Pendant la discussion prolongée sur cette dernière, la nature faisant son œuvre, ces personnes ont fini par éprouver un besoin impérieux et ont été amenées à utiliser notre TLB. C'était pour découvrir le décalage entre les idées reçues et la réalité. Par la suite, plusieurs de ces personnes sont devenues les adeptes les plus convaincues de la TLB.

Pour continuer la lecture, aller au chapitre sur La composition chimique de nos déjections

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