Bien que réduites, les possibilités de l'utilisation du système PLUVALOR en ville sont intéressantes. La quantité d'eau de pluie récupérable y est loin d'être négligeable. Sans nécessairement couvrir tous les besoins en eau des ménages, eu égard à ses qualités, le peu d'eau que les habitants des appartements urbains peuvent récupérer servira en priorité pour la boisson et la cuisine. Compte tenu de la qualité parfois discutable de l'eau de distribution, celle des précipitations offre une alternative crédible pour de l'eau potable de haute qualité. Au point de vue économique, c'est d'ailleurs l'usage de loin le plus rentable de cette ressource.
À ceux qui, pour différentes raisons, ont abandonné l'eau de ville comme boisson au profit des eaux en bouteille, ils trouveront ici une solution bon marché, pour disposer d’une eau potable de qualité équivalente à celle des meilleures eaux minérales du commerce, au départ de l'eau de distribution ou de l'eau de pluie, pour un prix de revient de quelques euro-centimes le litre.
Les considérations développées ici n'ont pas encore été testées dans des maisons à appartements. Les propositions sont faites sur base d'extrapolation au départ de notre expérience avec des installations familiales. Des expériences pilotes sont donc nécessaires pour tester l'adaptation du système en milieu urbain.
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Première publication du texte de la présente page sur www.eautarcie.com : 2005
Adaptation du texte original et première publication de la présente page sur www.eautarcie.org : 2009-12-30
Mise à jour : 2016-09-26
Une gestion durable de l’eau implique une utilisation coordonnée de toutes les sources disponibles Dans les villes où l’eau de distribution est parfois de qualité discutable, voire même médiocre, d'autres solutions peuvent être mises en place pour donner à la population – au moins pour les usages alimentaires – de l'eau potable de haute qualité. L'usage de l'eau de pluie est une des solutions, mais pas la seule, pour autant qu'on tienne compte du fait que l’eau récupérable sur les toits d’une ville n'est pas une quantité négligeable, bien que trop faible pour couvrir la totalité des besoins des ménages.
Faut-il aussi rappeler que dans un monde pollué où l’eau de bonne qualité devient rare, il faut adapter la qualité de l’eau aux usages. Nous n’avons besoin d’eau de qualité alimentaire que pour boire, ainsi que pour la cuisson et la préparation des aliments. Pour les usages non alimentaires, on pourrait utiliser une eau de qualité inoffensive qui n’est pas potable dans le sens strict du terme, mais son absorption accidentelle ne porte pas préjudice à la santé. Cette nouvelle vision de la qualité de l’eau permet une approche plus pragmatique de la gestion et surtout des économies considérables.
À notre avis, la condition préalable pour sortir de la logique de l'eau marchandise est la reprise des services de l'eau par les communes urbaines. Sa fourniture doit redevenir un service rendu à la population, sans la moindre prétention commerciale ou mercantile. La tarification doit entrer dans le cadre d'une politique cohérente environnementale et sociale. De plus, il serait souhaitable de détaxer l'eau distribuée. La taxation de cet élément vital est moralement discutable et nous entraîne vers des dérives irrationnelles, comme d’attribuer un « caractère incivique et antisocial » à la valorisation intégrale de l'eau de pluie.
Lorsqu'on parle d'approvisionnement en eau potable, des inquiétudes apparaissent de plus en plus, concernant la qualité de l'eau de distribution. Par ailleurs, une proportion croissante de la population abandonne la consommation d'eau de ville au profit d'eaux vendues en bouteille. Cette solution onéreuse a également des impacts environnementaux non négligeables. La solution alternative conseillée par le site EAUTARCIE est l'acquisition d'un système domestique d'osmose inverse. Ici aussi, il vaut mieux se prémunir contre le mercantilisme de certains marchands d'appareils de conditionnement domestique de l'eau. Une donnée de base : dans beaucoup de cas, la qualité de l'eau filtrée par un système commercial d'osmose inverse est inversement proportionnelle au prix de l'appareil. Un bon système pour produire de l'eau de haute qualité au départ de l'eau de ville est déjà disponible pour moins de 60 €! (en septembre 2016). Lire à ce sujet le chapitre intitulé « Comment acheter un appareil à osmose inverse ».
Les citernes d'une ville entièrement équipée de systèmes PLUVALOR (capacité de 160 litres par m² de toit) représentent une capacité de stockage équivalent à un bassin d'orage énorme. L'eau des averses ainsi retenue, au lieu de s'engouffrer dans les égouts vers la rivière, sera relâchée au fil des usages. C'est un facteur important de régulation du régime hydrique.
Lors de la construction d’un immeuble, on subdivisera le toit en autant de secteurs qu’il y a d’appartements [1], chaque secteur disposant de sa propre descente de gouttière et de sa citerne.
La capacité (en litres) de cette citerne sera calculée en multipliant la superficie au sol du toit de captage (m²) par 160. Par exemple, un appartenant disposant d’un secteur de 15 m² de toit aura une citerne de 15x160 = 2 400 litres, soit près de 2,5 m³.
Cette citerne sera placée dans les caves ou enterrée à côté du bâtiment. L'eau de pluie ainsi récoltée sera pompée par un petit groupe hydrophore situé dans un local technique en sous-sol, avec un filtre de 25 à 35 microns suivi d'un autre d'une porosité de 10 microns. L'eau de qualité inoffensive sortant de ces filtres peut alors monter dans l'appartement par une canalisation de faible section séparée de celle de l'eau de ville. L'eau ainsi filtrée passera par une vanne située sous l’évier de la cuisine. Un système à osmose inverse raccordé à cette vanne, fournira alors l'eau potable par un robinet spécial situé à l'évier de la cuisine. Les autres robinets délivreraient de l’eau de ville. La qualité de l’eau de pluie ainsi filtrée ne cède en rien à celle des meilleures eaux minérales du commerce pour un prix de revient de l'ordre de 2 à 3 euro-centimes le litre.
On utilisera donc l’eau de pluie pour l’alimentation et la boisson (en fait l'eau que nous avalons) et l’eau de ville de moindre qualité pour les autres usages. Dans les villes où, en raison de la dégradation grave des ressources hydriques, l’eau de ville deviendrait par exemple saumâtre, au lieu d’envisager le traitement par membrane (nanofiltration [2]) de l’eau de ville, on pourrait se contenter de distribuer une eau de « qualité inoffensive » (donc légèrement saline), mais non potable, pour couvrir les besoins non alimentaires. Pour la production d’eau potable on pourrait même offrir des subsides pour les installations individuelles de filtration d’eau de pluie.
J’entends souvent l’argument suivant lequel la valorisation de l’eau de pluie n’est pas intéressante en ville en raison de la pollution urbaine et de la superficie réduite des toits par habitant.
En fait, la pollution de l’eau de pluie qui tombe à un endroit donné dépend surtout du régime des vents. Une pluie fortement polluée peut tomber dans une région exempte de pollution industrielle ou urbaine. La qualité de l’eau de pluie dans les villes n’est pas fondamentalement plus mauvaise qu’ailleurs. Dans les grandes villes en hiver, on observe une légère teneur en hydrocarbures à cause des fumées des chauffages au mazout. Lorsqu’on habite près des industries générant des poussières, les habitations aux alentours de la source de poussière récoltent de l’eau qui laisse plus de boue dans le fond de la citerne et colmate plus rapidement les filtres.
A cause de la pollution atmosphérique pendant la saison de chauffage, l'eau qui tombe sur les toits est également plus acide. La présence d'anhydride sulfureux (SO2) dans les fumées favorise la dissolution du zinc (toits et gouttières) dans l'eau de pluie. Ce phénomène est souvent mis en épingle par les scientifiques qui sont directement ou indirectement liés aux services des eaux. Il est facile de faire peur à la population en agitant le spectre de « métaux lourds » ou de « bactéries » dans l'eau de pluie. Le but inavoué de ces publications est de retarder – autant que possible – le passage à une gestion coordonnée des ressources en eau. Il faut bien défendre le monopole de la vente de l'eau potable. Les publications de ce genre ne résistent pas à une analyse scientifique objective. Heureusement, jusqu'à présent, nous n'avons jamais mesuré une concentration en zinc dans l'eau des citernes qui dépasse les normes pour l'eau potable. Même si tel était le cas, le système à osmose inverse qui fournit l'eau potable, élimine non seulement le zinc, mais tous les autres éléments indésirables de l'eau, qu'elle soit de pluie ou de distribution.
C’est vrai que les 30 m² de toit par personne nécessaires [3] pour couvrir la totalité des besoins en eau (hors WC) sont rarement atteints en ville. Cependant, l’eau récoltée sur les toits urbains reste une ressource précieuse et importante. En fait, les besoins journaliers d’une personne en eau potable ne dépassent guère 3 à 5 litres. Pour récolter cette quantité, 2 à 3 m² de toit suffisent avec une capacité de stockage de 300 à 400 litres.
Ainsi, si le toit de l’appartement ne dépasse pas 3 m² par personne, on se limite à la production d’eau alimentaire (potable) à partir de l’eau de pluie. Lorsque la superficie du toit est plus grande, on peut aller plus loin dans la valorisation et produire aussi de l’eau naturellement douce pour l’hygiène personnelle et aussi pour les lessives. Ainsi on peut envisager le raccordement du chauffe-eau, de la lessiveuse ou même du lave-vaisselle au circuit d’eau de pluie, avec toutefois la possibilité de repasser à l’eau de ville en cas de sécheresse.
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