En utilisant l'eau de pluie, on devient son propre fournisseur d'eau avec toute la responsabilité que cela comporte.
Textes de Joseph Országh et André Leguerrier.
Pour voir des maisons en « EAUTARCIE », cliquez ici.
Il est instructif de lire un témoignage venant d'Andalousie (Espagne) sur les bienfaits de l'Eautarcie en région sèche.
Pour voir le schéma général d'un système PLUVALOR, cliquer ici.
Première publication du texte de la présente page sur www.eautarcie.com : 2003
Adaptation du texte original et première publication de la présente page sur www.eautarcie.org : 2009-08-31Le pourtour de la Méditerranée et les régions côtières de la Mer du Nord nous donnent une idée de l'avenir qui nous attend en matière d'approvisionnement en eau. Les zones en Europe dans lesquelles on extrait plus d'eau des nappes phréatiques que celle qui s'infiltre des précipitations s'étend de plus en plus. Dans les régions sèches, les puits et les forages finissent par se tarir, tandis que sur les côtes de la Mer du Nord, l'eau salée pénètre de plus en plus loin sous les terres.
Quant aux autres régions, la pollution diffuse atteint progressivement les réserves d'eau les plus profondes. Actuellement (2018), il n'est malheureusement pas exagéré d'affirmer que l'eau de pluie est la seule ressource d'eau de bonne qualité dans la nature, facilement disponible pour tous.
La valorisation intégrale de l'eau de pluie est donc une option qu'il convient d'examiner avec attention. Il est regrettable que la législation de plusieurs pays européens se cantonne à une utilisation très limitée de cette ressource pourtant des plus intéressantes. Réduire l'utilisation de l'eau de pluie aux WC et au jardin contribue à retarder la prise de conscience du public et des décideurs politiques à propos de la gestion réellement durable de l'eau.
D'un autre côté, nous devons dire qu'en dépit du fait que même l'écrasante majorité des spécialistes n'en ont pas encore conscience, l'état de nos réserves d'eau est directement lié à la gestion correcte de la biomasse sur la terre (voir les chapitres sur l'assainissement écologique) et, par voie de conséquence, au traitement des eaux usées issues des habitations. La récupération de l'eau de pluie n'est qu'un des aspects de la gestion durable de l'eau dans le monde.
La collecte de l’eau de pluie dans le monde répond principalement à des impératifs d’ordre économique et écologique, mais aussi à des fins de santé publique.
Pour les habitats en milieu urbain desservis par des systèmes centralisés de distribution d’eau potable et d’assainissement des eaux usées, on cherche d’une part à économiser l’eau de ville, traitée à grands frais dans des installations dont la capacité de suffire à la demande régresse face à une population continuellement croissante ainsi qu’à des sources d’approvisionnement (lacs et réservoirs, rivières et canaux, eaux souterraines) dont la quantité et la qualité sont en déclin en raison de la surexploitation et de la pollution, y compris des conséquences du réchauffement climatique.
D’autre part, on cherche à mieux contrôler les eaux de ruissellement, voire les détourner des réseaux d’égouts et des stations d’épuration où les eaux usées doivent aussi être traitées à grands frais (sans parvenir cependant à prévenir la pollution qui en découle). On compte alors sur les citernes de collecte d’eau de pluie pour agir comme de gros bassins d’orages.
Il est à noter qu’en milieu urbain, l’eau de pluie est habituellement perçue strictement comme une ressource d’appoint.
Pour les habitations isolées non desservies par les systèmes centralisés précités (en région rurale ou périurbaine, en région insulaire, etc.), l’eau de pluie est une ressource qui complémente les autres ressources disponibles, principalement les eaux souterraines prélevées dans des puits de surface ou des puits forés, dont la quantité et la qualité sont là aussi en déclin pour les mêmes raisons qu’évoquées ci-dessus.
En l’absence d’autres ressources, l’eau de pluie constitue la seule ressource en eau qui soit relativement accessible.
Dans certaines régions du monde occidental, l’emprise de l’idéologie hygiéniste est à un point tel que l’eau de pluie est strictement interdite pour les usages à l’intérieur de la maison, même lorsque traitée.
Suivant cette idéologie, on encouragera la population à récolter l’eau de pluie dans des barils placés au pied des gouttières du toit, uniquement dans le but d’arroser son jardin. On invoque en outre que « l’eau de pluie ne contient pas de chlore et qu’elle est donc meilleure pour les plantes », mais on persiste à véhiculer qu’elle est non potable pour l’être humain. Même dans des installations plus sophistiquées, la réglementation restreint souvent l'utilisation de l'eau de pluie aux usages extérieurs, c’est-à-dire que l’eau sert à alimenter des robinets extérieurs réservés pour l’arrosage ou l’irrigation du jardin, pour les nettoyages extérieurs (fenêtres, voiture, etc.), voire même pour le remplissage d’une piscine !
Certaines autorités plus « ouvertes » permettront l’eau de pluie dans la maison pour alimenter les WC ou quelques robinets intérieurs, à condition qu’il soient munis d’affiches signalant que lesdits robinets dispensent de l’eau « non potable ». (Il est à noter que l’on autorise sans problème l’utilisation de l’eau de pluie pour alimenter un système de protection incendie domestique. De tels genres de systèmes sont parfois installés dans l’habitation lorsque celle-ci est éloignée des services publics de protection incendie.)
Un des obstacles à une utilisation plus large de l’eau de pluie réside dans la persistance des autorités à considérer l’eau de pluie strictement dans son état brut, non traité. Or dans les faits, lorsque l’on aborde l’eau de pluie de la même manière que l’eau d’une rivière, d’un lac, voire même d’un puits, c’est-à-dire comme une ressource à traiter, cela ouvre tout un champ de possibilités pour son usage généralisé dans la maison.
Il est intéressant de noter que la Région Bruxelles-Capitale, par l'intermédiaire d'une ASBL, fait la promotion de la valorisation de l'eau de pluie. Le site internet de l'association « Homegrade » expose trois options pour l'eau de pluie :
Il est intéressant de noter qu'en Belgique, plus de 750 000 personnes utilisent l'eau de pluie depuis des années pour l'hygiène personnelle, dont plus de 100 000 pour l'alimentation.
L’option intégrale – version EAUTARCIE – a des priorités totalement différentes, centrées d’une part sur la protection de la santé de la population, et d’autre part, en participant à la gestion durable des ressources en eau (parallèlement à la gestion durable des eaux usées) suivant les préceptes de l'assainissement écologique. Ainsi, l’eau de pluie devient la principale source d’approvisionnement en eau des ménages. C’est ce que nous appelons la valorisation intégrale de l’eau de pluie dans la maison, représentée par le système PLUVALOR.
Remarque : on ne doit pas confondre « valorisation intégrale » et « autosuffisance », deux concepts qui ne sont pas synonymes. Suivant le premier, on utilise toute l’eau de pluie disponible. Suivant le second, l’eau de pluie serait appelé à combler tous les besoins du ménage. Or comme on verra plus loin, toute l’eau de pluie récoltée peut ne pas suffire à combler tous les besoins du ménage.
PLUVALOR est l'abréviation de VALORisation de l'eau de PLUie. Le mot PLUVALeur suggère une augmentation de la valeur de l'habitation où ce système est installé, l'eau de pluie étant de l'OR bleu.
Le système PLUVALOR n'est pas un système manufacturé du commerce, mais est plutôt un concept accessible à tous [1]. Il diffère des autres systèmes de valorisation de l'eau de pluie, principalement sur des aspects techniques, mais aussi à cause de son approche holistique à la gestion durable de l'eau. Le système PLUVALOR fait partie intégrante du concept de l'EAUTARCIE, qui est une approche scientifique et pratique de l'assainissement écologique.
Nos recherches sur la valorisation de l'eau de pluie ont démarré au début des années 1970 à l'Université Nationale de Zaïre en Afrique. Ces recherches ont été finalisées à l'Université de Mons-Hainaut (aujourd'hui l'Université de Mons) en Belgique. Les analyses de l'eau de pluie ont vite révélé le fait que tout au long de son cycle naturel, c'est au moment où l'eau tombe du ciel qu'elle est (et de loin) la plus propre. Et cela, en dépit de la pollution atmosphérique.
L'acidité naturelle, dû au CO2 de l'air, est plutôt un avantage pour les usages ultérieurs. En effet, les matériaux choisis pour la citerne neutralisent cette acidité et pendant la neutralisation, l'eau se charge légèrement en sels minéraux utiles. Dans une bonne citerne, nous avons donc à notre disposition une eau chimiquement neutre, faiblement minéralisée et naturellement douce (contenant très peu de calcaire). Au point de vue chimique, c'est une matière première idéale pour la préparation de l'eau potable. Pour cela, il suffit d'en éliminer les bactéries par une filtration appropriée. Une citerne construite suivant le principe de PLUVALOR est la reconstitution artificielle d'une cavité rocheuse naturelle dans laquelle l'eau se conserve très bien.
La revue « La Vie Naturelle » (Paris) a publié le dossier PLUVALOR dans son numéro de février 1993 sous le titre « La pluie: eau pure des nuages ». Par après d'autres dossiers rédigés par Joseph Országh ont vu le jour, notamment en juin 1998 sur l'eau biocompatible, en février 2001 un article intitulé: « L'eau de pluie: une solution durable pour l'eau alimentaire. »
Entre 1993 et 1998 les Amis de la Terre Belgique a publié plusieurs dossiers rédigés par Joseph Országh sur la valorisation de l'eau de pluie suivant le système PLUVALOR et le traitement des eaux usées par le système TRAISELECT. De même, Nature & Progrès Belgique, dans sa revue a publié une série d'articles traitant les mêmes sujets et rédigés par Joseph Országh, entre 1993 et 2004.
La publication la plus complète du concept de l'EAUTARCIE a vu le jour en 1996 écrit par Joseph Országh et Palcal LOR, PLUVALOR & TRAISELECT, Introduction à la gestion écologique de l'eau dans la maison. Paru en 1996 aux éditions Enviroways P&I en Belgique. Les trois éditions de ce livre ont été commercialisées jusqu'en mars 2002 par l'Université de Mons-Hainaut. Par après, des copies des textes de ce livre ont circulé dans les milieux des environnementalistes, enregistrés sur CD.
L'eau de pluie récupérée, stockée et filtrée suivant le système PLUVALOR convient à tous les usages domestiques y compris et avant tout pour la boisson. D'une manière générale, la qualité de l'eau de pluie ainsi traitée est de loin supérieure à celle de la plupart des eaux de distribution. Les systèmes recommandés partout ont, comme finalité, les économies d'eau de ville grâce à l'utilisation de l'eau de pluie. Sur ce point le système PLUVALOR diffère de tous les autres. Sans nier la possibilité de cette économie, les finalités sont différentes :
Il y a donc un renversement des priorités dans l'utilisation des différentes ressources en eau. Dans les systèmes recommandés par les autres, l'eau de pluie sert pour les chasses des WC, arroser le jardin, les nettoyages et éventuellement pour la lessive. Dans le système PLUVALOR, ce n'est pas l'eau de ville qu'on s'efforcera d'économiser, mais l'eau de pluie.
Il y a aussi au départ une révision de nos conceptions sur la qualité de l'eau et les relations qui existent entre celle-ci et les différents usages. L'acceptation de ce principe est la base de votre décision pour le système PLUVALOR. Dans la pratique, cela signifie que dans une maison équipée de ce système il n'y a qu'un seul robinet (généralement installé à la cuisine) qui délivre de l'eau de qualité potable destinée à la boisson et la cuisson des aliments. Cela représente environ 5 litres par jour par personne. Certains utilisent encore cette eau pour le bain du bébé, les soins de beauté et des cheveux. La qualité de cette eau n'est comparable qu'à celle des meilleures eaux minérales du commerce. Son prix de revient peut varier entre 3 et 6 eurocentimes le litre. Pour tous les autres usages – y compris le lavage des légumes et l'hygiène personnelle – les autres robinets délivrent de l'eau de qualité inoffensive qui peut ne pas répondre aux normes pour l'eau potable. Néanmoins, son absorption par inadvertance ne porte aucun préjudice à la santé.
Il s'agit d'une décision qui mobilise des moyens importants. Sans une documentation préalable, le risque de faire des erreurs – toujours coûteuses – est élevé. La démarche à suivre est dictée par le bon sens le plus élémentaire, mais cela ne suffit pas, il faut également des informations utiles.
La démarche se fera en plusieurs étapes.
Premièrement, il faut se fixer sur la finalité de la récupération de l’eau de pluie. Lorsqu'on s'adresse à un technicien de l'eau, les conseils reçus se résument à peu de choses : utiliser l'eau de pluie pour économiser l'eau de distribution. Cette eau peut servir à la chasse du WC, à l'arrosage du jardin, au lavage de la voiture et aux nettoyages des planchers. Si vous êtes d'accord, sans réserves, avec cette approche, la lecture de ce site ne vous sera pas utile.
Au cas où les considérations développées à la page d'accueil vous ont « accroché », vous pouvez poursuivre la lecture.
Rappelons que les dizaines de milliers de ménages qui ont adopté le système PLUVALOR l'ont fait non pas pour économiser l'eau de ville, mais pour la protection de la santé et pour un confort hydrique accru [2].
Deuxièmement, il faut accepter le principe d'adaptation de la qualité de l'eau aux usages, par lequel on distingue entre l’eau à usage non alimentaire et l’eau qui est bonne à boire.
Troisièmement, il faut établir le potentiel valorisable de l’eau de pluie. D’abord, on détermine la quantité d’eau de pluie récupérable. Pour cela, il suffit de multiplier la superficie au sol du toit raccordé au système, exprimé en mètres-carrés, par la pluviosité annuelle du lieu, exprimée en mètres. Vous obtiendrez ainsi la quantité d'eau annuellement récupérable, avec toutefois des incertitudes dues aux variations de la pluviosité d'une année à l'autre.
La valeur ainsi obtenue est à comparer avec votre consommation annuelle moyenne que vous relevez sur vos factures de consommation d'eau. Dans la majorité de cas, la quantité d'eau de pluie récupérable ne couvre pas la totalité de vos besoins (actuels, que vous pouvez évidemment modifier sur base de nos conseils). À ce niveau il y a des décisions à prendre et des choix à faire. Il faut savoir qu'il y a, presque toujours, des possibilités de réduction de votre consommation. Ici, nous ne pouvons qu'indiquer quelques pistes à suivre.
En fait, chaque ménage est un cas particulier, du fait de ses souhaits, de ses possibilités matérielles, et aussi des différentes sources d'eau dont il dispose sur place, comme celle d'un puits, d'une source, d'une rivière ou d'autres, sans parler des données techniques comme la superficie du toit et la place disponible à la citerne. A ce niveau, vous avez à votre disposition le service gratuit de l’équipe d’EAUTARCIE pour des conseils adaptés à votre situation. La gestion de l'eau de pluie doit être harmonisée avec l'utilisation des autres sources disponibles en eau. Notre équipe, sans aucun but commercial, et sans être associée à un quelconque fournisseur, vous conseillera la solution la plus efficace, la mieux adaptée à vos besoins et surtout la moins chère.
En cas d'utilisation d'autres sources d'eau, comme celle d'un puits ou d'autres, il vous sera demandé de fournir un bulletin d'analyse [3].
Une fois la décision prise et les informations utiles vérifiées, vous pouvez passer à la lecture du chapitre plus technique sur la mise en place du système PLUVALOR.
Pour le placement de votre installation PLUVALOR, la solution optimale se présente au moment de la construction de votre logement. Dans ce cas, vous invitez l'architecte à lire attentivement les chapitres de ce site dont les liens se trouvent au côté gauche supérieur de la présente page. Nous insistons sur la lecture de la partie technique. En cas de rénovation ou le placement du système près d'une habitation existante, vous avez intérêt à contacter une entreprise de construction pour le placement de la citerne et un bon plombier pour le raccordement de celle-ci au réseau d'eau de votre maison. Il y a aussi des entreprises qui placent le système PLUVALOR « clé sur porte » [4].
Si le toit de l'habitation est trop petit pour couvrir les besoins du ménage en eau de pluie, on réservera l'eau de la citerne en priorité pour la boisson et la préparation des aliments, puis pour l'hygiène personnelle. Les autres usages, comme vaisselle et lessive, viennent après. Afin d'économiser l'eau de la citerne, on raccordera la chasse des WC et les robinets du jardin et du garage à titre permanent à l'eau de ville. On aura donc recours à l'eau de ville quand le niveau dans la citerne est très bas. Cette option est en contradiction avec celle préconisée par les techniciens des sociétés distributrices. Pour ces derniers, PLUVALOR, c'est le monde à l'envers. Ils sont choqués par le fait qu'on envoie dans les WC leur eau « potable » et que l'on boive l'eau de la citerne. Les options de priorité du système PLUVALOR ont une base scientifique solide. On peut aisément montrer que l'envoi de l'eau de pluie dans la chasse des WC est un gâchis sur le plan économique et environnemental.
A chacun son jugement en cette matière... Il ne faut cependant pas perdre de vue qu'en utilisant l'eau de pluie, on devient son propre fournisseur d'eau avec toute la responsabilité que cela comporte. De plus, contrairement à l'eau de ville, l'eau de pluie « ne coule pas de source ». Il faut apprendre à gérer une ressource certes renouvelable, mais limitée. Le système PLUVALOR demande aussi un certain entretien.
La pluviosité du lieu détermine évidemment la quantité d'eau récupérable. Dans le Sud de l'Europe où la pluviométrie tourne autour de 500 mm/an, sur chaque m2 de toit on récupérera annuellement environ 500 litres. Dans les régions montagneuses la quantité d'eau récupérable peut atteindre 1400 litres/m2.an (moins les pertes par évaporation et par le trop-plein).
Pour voir le schéma général d'un système PLUVALOR, cliquer ici
Pour voir un système incorrect de collecte d'eau de pluie, cliquer ici.
Avant d'aborder les questions plus techniques du système PLUVALOR, il est essentiel de traiter du sujet plus général de la qualité de l'eau de pluie et de mettre en perspective les notions de l'eau potable (biocompatible) et à usage non alimentaire (sanitaire).
Pour continuer la lecture, aller au chapitre sur La qualité de l'eau de pluie dans une citerne