Texte de Joseph Országh.
Les considérations développées ici ne sont pas partagées par la majorité des spécialistes de l'eau, et doivent être lues avec esprit critique. Elles ont pour but de susciter un débat scientifique et public sur le sujet et d'apporter des éléments de réflexion dans ce débat complexe. Il appartient au lecteur de s'informer davantage pour se faire une opinion.
Première publication du texte de la présente page sur www.eautarcie.com : 2003
Adaptation du texte original et première publication de la présente page sur www.eautarcie.org : 2009-09-07
Mise à jour : 2015-09-19
La désinfection de l'eau par le chlore et par l'irradiation UV sont des techniques biocides qui sont le reflet du courant dominant de la conception pasteurienne de l'hygiène, et dont l'objectif est de nous débarrasser de ce qui est supposé nous rendre malade, notamment des bactéries. En allant jusqu'au bout de cette idée, on s'efforcera de tuer, à l'aide de biocides (substances qui tuent la vie) tout ce qui vit dans l'eau. C'est la justification de l'usage du chlore, mais aussi celui des lampes UV. Ces approches paraissent à première vue tout à fait rationnelles, puisqu'elles sont l'application du principe de précaution. Même en cas de doute, (c'est-à-dire le caractère pathogène ou non), « l'élimination ne peut pas faire du tort ». Il s'agit ici d'une démarche basée sur des postulats dont la validité générale n'a jamais été démontrée. Or, une approche scientifique dépourvue d'idées préconçues ne tient compte que des faits observés en laboratoire et aussi sur le terrain d'application.
En réalité, notre système immunitaire s'est formé génétiquement pendant des dizaines de milliers de générations pour travailler en équilibre dynamique avec les micro-organismes pathogènes ou non, qui sont omniprésents à l'intérieur de notre organisme et aussi dans notre entourage direct. Cet équilibre dynamique agit dans les deux sens: le système immunitaire réagit aux agents pathogènes par une série de mécanismes complexes dont nous ne faisons que commencer à découvrir la nature, tandis que les micro-organismes, par rétroaction, modifient le système immunitaire pour le rendre apte à combattre d'autres influences de nature identique ou légèrement différente. En un certain sens, le système immunitaire fonctionne comme un organe, comme un muscle dont la force de réaction est maintenue par des stimuli, par des exercices constants. Sans cela, deux réactions finissent par apparaître: l'incapacité de combattre des infections ou au contraire, vouloir combattre même des influences qui ne menacent pas notre organisme. Il s'agit d'une sorte de réaction -bien sûr au niveau physiologique- comme la paranoïa. Les médecins appellent cela « allergie ».
Il ne fait pas de doute qu'actuellement, entre autres facteurs, grâce à l'élimination systématique des micro-organismes décrétés « pathogènes » et aux interventions intempestives par des vaccins, notre système immunitaire a tendance à « s'affoler » et développer des allergies que la médecine ne maîtrise pas. Je ne parle même pas du développement de la sensibilité aux maladies virales.
A ce propos, il faut savoir que les désinfectants couramment utilisés tuent les bactéries responsables des maladies infectieuses que la médecine maîtrise en général facilement, mais créent les conditions électrochimiques idéales pour le développement viral. A ce sujet, il est instructif de prendre connaissance des résultats d'une branche scientifique largement mise de côté par les chercheurs, la bioélectronique médicale [1]. Par contre, ces maladies (virales) ne sont pas bien maîtrisées par la médecine. La désinfection élimine donc des micro-organismes que l'on combat facilement et nous rendent sensibles à d'autres maladies non maîtrisées.
C'est à ce niveau que se trouve une des failles de l'approche classique. Une autre faille apparaît par la nature aveugle de la désinfection chimique ou celle par irradiation. Ces techniques biocides tuent indistinctement, comme les pesticides dans l'agriculture. Elles tuent aussi les micro-organismes inoffensifs et même ceux qui nous sont utiles, voire indispensables. La généralisation de ces techniques biocides engendre des déséquilibres de plus en plus graves dans notre environnement direct et plus lointain.
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Lire à ce sujet les articles de Joseph Országh, Réactions d'oxydo-réduction et acido-basiques: vers une approche théorique et expérimentale plus cohérente; L'eau en tant que système rédox; Quelques aspects physicochimiques des coordonnées bio-électroniques; Concepts de base de la bio-électronique; parus dans la revue « Sciences du Vivant » Ed. Arys (Paris) Vol.1 pages 23-34, Vol.2 pages 81-97, Vol.4 pages 45-62, Vol. 5 pages 77-87. Articles parus entre 1991 et 1994, décrivant "les postulats de base de la Bio-électronique Vincent" parus dans le Vol. 5.
Lorsque l'eau est distribuée par réseau, afin de garantir sa pureté microbienne, l'usage d'un désinfectant chimique comme le chlore semble être incontournable. Les bactéries et les autres micro-organismes se développent spontanément dans l'eau. Elles se fixent, sous forme d'un biofilm, sur les parois des tuyaux et des réservoirs de stockage. L'écrasante majorité de ces bactéries sont inoffensives pour l'homme. Une petite partie appartient aux mêmes espèces que celles qui sont présentes en masse dans le corps des personnes atteintes de certaines maladies infectieuses. On fait donc rapidement la relation de cause à effet entre l'absorption d'une eau contenant ces bactéries réputées pathogènes et l'apparition de maladies infectieuses. Cette corrélation est loin d'être aussi simple. Déjà, à l'époque de Pasteur, on se posait la question de savoir si la présence de certaines bactéries dans l'organisme est la cause ou la conséquence de la maladie.
De nombreuses observations prouvent que l'absorption, même en quantités considérables, de ces bactéries n'entraîne pas nécessairement la maladie, de même que la maladie peut apparaître sans être précédée de l'absorption d'une eau suspecte de contamination. L'apparition d'une maladie infectieuse est un phénomène qui est le résultat de la conjonction de plusieurs facteurs extérieurs et intérieurs à l'organisme [2]. Nous pensons que contrairement aux idées reçues, le facteur prédominant n'est pas la qualité de l'eau consommée, mais l'état général du système immunitaire de l'individu.
Suivant la vision classique, le chlore est un produit d'hygiène. En réalité, le chlore est un biocide toxique avec de nombreux effets secondaires dont on ne parle presque jamais.
Bien que les spécialistes de l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) en soient parfaitement conscients, les effets indésirables de la désinfection chimique de l'eau destinée à la consommation n'apparaissent que peu dans les publications sur le sujet. Pourtant les spécialistes savent très bien que la décision de désinfecter ou non l'eau est basée sur une balance des risques. Le traitement par le chlore élimine les risques immédiats liés à la présence des bactéries réputées pathogènes, mais on sait bien que ce faisant, on expose à long terme le consommateur à d'autres types de problèmes de santé. Malheureusement, en raison de la lenteur de l'action négative des désinfectants chimiques, il est très difficile d'établir une relation de cause à effet entre certaines maladies virales et de dégénérescence et la consommation ou l'usage (même externe) prolongé de l'eau désinfectée au chlore.
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Historiquement, dès que l'homme a commencé la domestication des animaux, il a été confronté à une flore bactérienne nouvelle. Son système immunitaire a fini par s'adapter à cette situation. Des différences sont apparues dans le système immunitaire des populations vivant sur des continents différents. On connaît l'exemple classique de la faiblesse de la population de l'Amérique précolombienne vis-à-vis des maladies importées d'Europe. Actuellement, avec les milliers de molécules de synthèse, notre système immunitaire est souvent dépassé et développe des réactions inappropriées: les allergies.
On cite souvent les composés organochlorés toxiques formés suite à la chloration. Même sans analyses chimiques, chacun peut détecter la présence des composés organochlorés dans l'eau de boisson. Une eau, au départ pure, après désinfection sentira le chlore et rien d'autre. C'est une odeur piquante, très caractéristique qui rappelle un peu celle de la teinture de l'iode, vendue en pharmacie pour désinfecter les blessures. Certaines eaux de distribution (moins pures au départ) développent une odeur différente: celle qui rappelle l'odeur du chloroforme, solvant désinfectant utilisé dans les hôpitaux. Lorsque le chloroforme apparaît, on peut être certain de la présence d'autres composés organochlorés dont certains sont très toxiques.
Cependant, l'effet toxique de ces substances n'est notable qu'au cas où l'eau désinfectée contiendrait au départ suffisamment d'impuretés de nature organique (bactéries, matières humiques). Quand l'eau de départ contient peu de ces substances, la formation des composés organochlorés devient négligeable et ne présente pas un risque pour la santé. Le véritable risque du chlore se trouve ailleurs: au niveau des propriétés électrochimiques de l'eau.
Même ceux qui ne connaissent pas la bioélectronique, finissent par observer les effets défavorables de la présence du chlore dans l'eau de boisson. La bioélectronique est une science interdisciplinaire située au carrefour de l'électrochimie, de la thermodynamique, de la biologie et de la médecine. Elle est basée sur les quatre postulats suivants.
L'effet bactéricide du chlore est lié à son caractère oxydant. Lorsqu'on introduit une substance oxydante dans l'eau, celle-ci aura tendance à capter les électrons disponibles. De ce fait, elle modifie les propriétés de l'eau qui se traduit par une augmentation, bien mesurable, du potentiel électrique d'un métal inerte (comme le platine ou l'or) plongé dans l'eau. La dissolution d'un oxydant se traduit par une diminution de l'activité électronique de l'eau que l'on quantifie à l'aide d'une grandeur comme le rH2.
Il y a une grande similitude entre les réactions acide-base et celles d'oxydoréduction dans l'eau. La dissolution d'un acide augmente l'activité des protons [H+], ce qui se traduit par une diminution du pH de l'eau. Les bases, en captant les protons, diminuent l'activité protonique et augmentent le pH. La dissolution d'un réducteur augmente par contre l'activité des électrons, puisque les réducteurs sont des donneurs d'électrons. Les oxydants agissent en sens inverse. L'activité électronique est caractérisée par une grandeur analogue au pH: le rH2. Le tableau suivant résume le parallélisme entre les deux types d'échanges de particules chargées (protons, électrons).
Caractéristiques des réactions acide-base versus les réaction oxydoréduction | |
Réactions acide-base | Réactions oxydoréduction |
Échange de protons H+ | Échange d'électrons e- |
Activité protonique [H+] | Activité électronique liée à l'activité d'hydrogène moléculaire:[H2] |
La mesure: pH = -log[H+] | La mesure: rH2= -log[H2] |
Milieu acide: pH compris entre 0 et 7 | Milieu réducteur: rH2 entre 0 et 28 anaérobiose |
Milieu neutre: pH = 7 Neutralité acide-base |
Milieu indifférent: rH2 = 28 Neutralité ou indifférence redox |
Milieu basique: pH compris entre 7 et 14 | Milieu oxydant: rH2 entre 28 et 42 aérobiose |
Malheureusement, le rH2, grandeur aussi bien mesurable que le pH, n'est pas encore pris en considération dans l'évaluation de la qualité physicochimique de l'eau. Pourtant, chaque type de micro-organisme (virus, bactérie, champignon) ne peut se développer qu'à une valeur donnée du pH et du rH2.
Dans la représentation graphique du rH2 en fonction du pH (ces représentations portent le nom de "diagramme de Vincent"), on peut établir une véritable cartographie de domaines d'existence de chaque bactérie et chaque virus. En dehors de leurs domaines d'existence ces organismes meurent [3].
[3]
Pour approfondir le sujet, lire, entre autres, A. Fougerousse, L'approche bio-électronique de Vincent, « Sciences du Vivant » Ed. Arys, Paris, Vol.4, pages 63-79. Le site officiel de l'Association de Bio-Electronique contient une bibliographie intéressante pour approfondir cette science. Dans cette bibliographie on trouve aussi bien des ouvrages spécialisés que ceux destinés au grand public. Lire aussi le « Journal de Bio-Electronique Vincent, n°1 juin et n°2 décembre 1986. Ed. STEC, 10, rue Marcel Pagnol, Mozac, F-63200 RIOM, France. Un résumé remarquable des concepts de base de la bioélectronique médicale se trouve dans l'ouvrage d'Annette Elens-Kreuwels, Physiologie, Bio-électronique et Iridologie, Editions du Fraysse, ISBN: 2-87909-006-7. Ma contribution à la science de bioélectronique se réduit à ses aspects électrochimiques, à l'exclusion des aspects biologiques et médicaux. Dans mes publications sur le sujet, je cite parfois ces travaux pour attirer l'attention du lecteur sur les applications possibles de la bioélectronique.
D'après les publications des scientifiques qui s'occupent de bioélectronique, la plupart des bactéries responsables de maladies infectieuses se développent en milieu neutre ou légèrement acide ou basique et réducteur. Tandis que les virus préfèrent les milieux oxydants et légèrement basiques. La désinfection par le chlore sera donc défavorable aux bactéries, mais créera les conditions électrochimiques favorables au développement viral. L'absorption régulière et prolongée et même le contact en usage externe d'une eau désinfectée, avec une activité électronique faible (rH2 élevé) modifie progressivement les propriétés redox du sang et prépare le terrain à toute une série de maladies.
D'après les travaux de Louis-Claude Vincent, le sang d'un individu en parfaite santé a un rH2 de l'ordre de 21. Chez une personne qui prépare un cancer, le rH2 se situe au-dessus de 28. Le sang d'une personne atteinte de cancer irréversible a un rH2 au-dessus de 32 et un pH légèrement basique. C'est exactement ces valeurs que l'on mesure aussi dans l'eau désinfectée au chlore.
Il est évident que ce n'est pas l'absorption de quelques verres d'eau désinfectée qui va provoquer la maladie. Par contre, la consommation prolongée – pendant des années – et la baignade dans une telle eau appauvrit l'organisme en électrons et augmente progressivement le rH2 du sang. Des milliers d'observations cliniques montrent qu'il y a une corrélation nette entre la modification du rH2 du sang et l'apparition de certains cancers et la sensibilité aux maladies virales et aux allergies.
D'après ceux qui pratiquent la bioélectronique, le rH2 est une grandeur importante pour caractériser la qualité d'une eau.
L'altération bioélectronique de notre organisme n'est pas conditionnée uniquement par l'absorption de l'eau désinfectée au chlore. D'autres facteurs peuvent l'influencer comme l'alimentation et la mode de vie. L'usage et la consommation régulière d'une eau désinfectée au chlore peuvent être soupçonnés de favoriser à long terme une altération de la santé.
A ce point de vue, il serait sans doute souhaitable de compléter les normes légales pour l'eau potable pour en garantir l'innocuité. C'est la raison pour laquelle plusieurs scientifiques ont proposé l'introduction de la notion de l'eau biocompatible ou bonne à boire, en complément à la notion légale d'eau potable. Ces notions sont décrites au chapitre consacré à l'eau biocompatible.
Compte tenu de certains des effets de la chloration de l'eau sur la santé, on peut avoir une vision quelque peu différente de celle suggérée par les sociétés distributrices d'eau.
Les lampes UV (à rayonnement ultraviolet) servent à tuer les dernières bactéries ayant échappé à la filtration. L'efficacité bactéricide de ces lampes n'est assurée qu'en laissant couler à chaque usage une quantité d'eau qui n'a pas encore été désinfectée pendant la phase d'allumage. Or, le problème des lampes UV se trouve ailleurs que dans ce léger gaspillage. Des observations faites sur des plantes alimentées en eau traitée aux UV, ainsi que la mesure du taux de germination des graines, laissent supposer un effet négatif sur la santé.
Il s'agit ici d'un des nombreux problèmes touchant la santé où les scientifiques n'ont pas encore trouvé un terrain d'entente. Chacun avançant des arguments jugés valables et ayant sans doute tendance à « camper » sur sa position. A mon avis, les divergences de vues relèvent plus du domaine de la philosophie des sciences que de la science proprement dite. Les positions, pour le moment, sont inconciliables.
La technique d'irradiation de l'eau par UV paraît inoffensive, puisqu'elle ne détruit que les micro-organismes vivants dans l'eau. On oublie que les photons des rayons UV sont plus énergiques que ceux du rayonnement visible. En soit, ce n'est pas grave. Seulement, il se fait que si l'eau est transparente pour toute la gamme du rayonnement visible, elle est complètement opaque par rapport aux UV. Ce qui signifie que la totalité des photons UV pénétrant dans l'eau y reste : elle est absorbée. Donc la totalité de l'énergie lumineuse irradiante est absorbée par les molécules d'eau et se transforme en énergie de mouvement intramoléculaire de vibration et de rotation.
Les physiciens disent que « les niveaux énergétiques de vibration et de rotation des molécules d'eau sont en état excité ». Dans le cas de l'eau, cela se transforme par la modification profonde des liaisons d'hydrogène qui lient ensemble les molécules. Grâce à ces liaisons intermoléculaires, des structures polymériques sont toujours présentes dans l'eau. Ces structures, tout en étant éphémères dans l'espace et dans le temps, leurs concentrations sont remarquablement constantes dans le temps. Ce sont surtout ces structures qui déterminent les propriétés biologiques du milieu aqueux. Pour être biocompatible, un milieu aqueux doit être ordonnancé dans des structures polymériques faites avec les liaisons d'hydrogène. Cette organisation est assurée, entre autres, par des ions (sels minéraux dissous) présents dans l'eau. Elle est également modifiée par d'autres substances dissoutes.
On peut évidemment dépasser la discussion sur les modifications de l'eau suite à l'irradiation [4]. C'est même la position la plus pragmatique. Pour les usages non alimentaires, nous n'avons pas besoin d'eau stérile. D'après l'expérience de milliers de ménages utilisant le système PLUVALOR, la filtration sur 10 microns ne semble pas poser de problèmes de santé. Pour l'eau potable (2 à 3 litres maximum par jour par personne) un système de microfiltration ou d'osmose inverse (voir le chapitre consacré à la filtration de l'eau de pluie) fournira une qualité qui répond aux normes les plus sévères. Utiliser par exemple une lampe UV pour désinfecter l'eau sortant d'un filtre à osmose inverse n'a aucune utilité. En effet, la membrane (l'élément filtrant), avec sa porosité de un dix-millième de micron, arrête non seulement les bactéries, mais même les virus. L'eau sortant d'un tel filtre est déjà stérile. Les bactéries qui apparaissent spontanément dans le biofilm du ballon d'accumulation sont inoffensives.
Remarque importante : L'utilisation du système PLUVALOR est rigoureusement interdite dans les bâtiments publics. En France, les fonctionnaires de la DDASS peuvent même imposer l'usage des lampes UV pour alimenter en eau de pluie les chasses des W.-C.. Il appartient aux scientifiques de l'administration d'évaluer la pertinence de cette mesure, compte tenu des frais engagés et des probabilités de risques sanitaires ainsi que ceux liés à l'usage de l'eau désinfectée au chlore.
Devant ces propositions de recherches, la résistance du monde scientifique, largement téléguidé par des intérêts économiques, est considérable. Dans le même ordre d'idées, en tant que membre de la Commission Gouvernementale des Eaux de la Région wallonne, pendant des années, j'ai demandé, voire réclamé d'entreprendre une étude épidémiologique pour prouver (ou démentir) « le caractère dangereux » de la consommation d'eau de pluie, largement proclamé par tous les spécialistes officiels de l'eau, sans preuves scientifiques. Une étude épidémiologique apporterait la preuve dans l'un ou dans l'autre sens. Le coût d'une telle étude, à faire par des étudiants en médecine dans une école de santé publique, situe entre 7 500 et 12 500 €.
[4]
Au point de vue scientifique, le problème est de savoir ce que devient l'énergie des photons absorbés. L'absorption se fait au niveau des vibrations. Les molécules excitées peuvent réémettre des photons et retourner rapidement à l'état « normal » au point de vue de vibration. Les photons réémis peuvent avoir une longueur d'onde identique ou supérieure à celles de l'UV. On n'observe pas de phosphorescence dans le domaine visible suite à l'irradiation UV de l'eau pure. L'émission se fait surtout dans le domaine infrarouge qui modifie les niveaux de rotation. Il peut en résulter une légère élévation de température. On pourrait donc être tenté de dire que la relaxation étant rapide, le seul effet permanent des photons UV absorbés est le même que celui que provoquerait une petite résistance chauffante. C'est la conclusion de certains scientifiques qui défendent la technique de désinfection par irradiation.
Tandis que selon d'autres, entre l'absorption du photon et la réémission d'autres photons, les liaisons d'hydrogène sont affectées. C'est à ce niveau que se situent probablement les effets physiologiques. Les structures supramoléculaires polymériques en subissent les conséquences. Même si ces structures sont éphémères, leurs proportions respectives dans l'eau sont remarquablement constantes. On peut craindre que ce soient ces proportions qui soient modifiées par l'irradiation UV. Nous sommes ici dans le domaine contesté du phénomène de mémoire de l'eau. En spectroscopie Raman, on détecte les structures polymériques et on mesure leurs proportions. Malheureusement, à ma connaissance, les modifications du spectre Raman de l'eau suite à une irradiation UV n'ont pas encore fait l'objet de recherches systématiques. Le doute persiste donc. Certains argumentent sur le fait que l'eau avant et après irradiation reste la même, mis à part une très légère élévation de température.
En fait, l'irradiation UV engendre une modification de la population des niveaux de vibration des molécules d'eau, ce qui a pour conséquence la destruction des structures supramoléculaires polymériques du milieu aqueux.
Jusqu'à présent, pour des raisons qui n'ont rien de scientifiques, on a toujours refusé de faire des recherches sur l'influence réelle sur la santé de la consommation de l'eau irradiée. Ceux qui vendent du matériel d'irradiation argumentent sur le fait que la toxicité « n'est pas prouvée ». Cependant, en France (par le CIRDAVE en Alsace) et en Espagne, des observations ont été faites sur l'effet de l'eau irradiée par des UV et aussi par les écrans de tubes cathodiques sur le pouvoir germinatif des grains et le développement des plantes. Les résultats sont surprenants: dans l'eau irradiée, le taux de germination est beaucoup plus faible que celui dans la même eau non irradiée. Il en va de même de la conservation des plantes, fleurs coupées placées dans ces deux types d'eau. Un bouquet de fleur flétrit rapidement dans l'eau irradiée et se conserve plusieurs jours dans la même eau non traitée. Devant ces expériences, on argumente sur le fait qu'il soit impossible d'extrapoler à l'homme les résultats observés sur des plantes. C'est vrai, mais je pose alors la question suivante : en cas de doute, pourquoi ne fait-on pas des expériences sur des animaux pour prouver ou infirmer l'innocuité de l'eau irradiée?
Le milieu vivant est aqueux et de toute évidence, il est sensible même aux irradiations de très faible énergie. Les expériences faites sur les embryons de poulets suite à l'irradiation dans le domaine des ondes ultra-courtes (GSM) en constituent une autre indication précieuse. Les photons UV sont de plusieurs ordres de grandeurs plus énergiques que ceux des ondes ultra-courtes, ce serait donc vraiment étonnant qu'ils n'aient pas d'effets physiologiques.
Les structures supramoléculaires polymériques déterminent dans les faits les propriétés biologiques de l'eau. Nous ne connaissons malheureusement pas les effets précis de l'eau ainsi désinfectée sur l'organisme humain, mais par extrapolation au départ des effets sur la matière vivante, il est préférable de ne pas irradier l'eau destinée à la consommation prolongée.
La majorité des physiciens sont encore d'avis que, contrairement à la désinfection par le chlore, l'irradiation UV ne laisse pas de traces chimiques dans l'eau. Le seul effet est une très légère augmentation de la température, due à la dissipation de l'énergie des photons absorbés. Ma question personnelle : si l'irradiation par UV n'a d'autre effet qu'une très légère élévation (quelques dixièmes de degrés) de la température, comment expliquer la chute du taux de germination des grains et la vitalité des plantes plongées dans l'eau irradiée ?
Pour continuer la lecture, passer au chapitre sur La mise en place du système PLUVALOR.