Texte de Joseph Országh.
Les considérations développées ici ne sont valables que pour ceux qui optent pour le système PLUVALOR. Elles diffèrent sur un certain nombre de points des positions des techniciens de l'eau et elles doivent donc être lues avec un esprit critique.
A contrario, le lecteur est invité à lire les communications des techniciens de l'eau attachés aux sociétés distributrices avec le même esprit critique. Rappelons qu'un technicien engagé et payé par une société se doit de défendre les intérêts matériels ou les politiques officielles de son employeur. Il ne peut, en aucun cas dénigrer le produit vendu par sa société.
Les remarques exposées ici, concernant les aspects légaux de l'utilisation de l'eau doivent être considérées comme un avis de citoyen en matière de politique de l'eau. Le choix d'opter pour le système PLUVALOR est une décision raisonnée personnelle qui devrait rigoureusement relever du domaine privé.
Première publication du texte de la présente page sur www.eautarcie.com : 2000
Adaptation du texte original et première publication de la présente page sur www.eautarcie.org : 2009-09-04
Mise à jour : 2015-09-19
« L'eau potable » est un concept juridique fixé par la loi qui vise à définir la notion d'une eau qui soit acceptable pour la consommation humaine. Une telle eau doit satisfaire à une cinquantaine de paramètres physicochimiques et microbiologiques, mais elle n'offre pas toutes les garanties pour la sauvegarde de la santé du consommateur.
Au chapitre consacré au chlore dans l'eau, nous allons voir les inconvénients de la technique de désinfection chimique. L'idée suivant laquelle il faut à tout prix consommer de l'eau ne contenant pas de bactéries réputées pathogènes détermine les normes légales pour l'eau potable. Les normes bactériologiques placent la barre très haute, en imposant l'absence de la moindre bactérie dite de contamination fécale. De telles normes rendent la désinfection chimique incontournable.
À notre connaissance, les limites de la présence des bactéries n'ont jamais été déterminées par des études épidémiologiques du niveau de tolérance d'un individu sain, mais en fonction de la possibilité technique offerte par la désinfection chimique.
Lorsqu'on confronte les normes bactériologiques pour l'eau potable à la réalité du terrain, on découvre des incohérences. Vu la sensibilité élevée des méthodes de détection des bactéries, on constate qu'il est difficile de respecter ces normes dans une eau naturelle qui ne contient pas de désinfectant chimique. L'expérience montre qu'un échantillon d'eau tout à fait pure peut rapidement être déclaré « non potable » à cause d'une très légère contamination – par ailleurs tout à fait inoffensive – survenue lors du prélèvement pour analyse.
C'est le drame d'un certain nombre de petites fermes laitières qui produisent depuis des générations du lait de bonne qualité. Après une analyse bactériologique de l'eau de leur puits, on retire l'agrément pour la production laitière en raison de la présence de quelques malheureux streptocoques ou staphylocoques présents dans l'eau non désinfectée utilisée à la laiterie de la ferme. Pourtant les puits ainsi incriminés abreuvent hommes et bêtes depuis des générations, sans le moindre problème sanitaire. Certaines de ces petites exploitations sont contraintes à cesser leur activité en raison du coût élevé d'une adduction d'eau de distribution.
A moins de mettre la bouche sous le robinet d'eau de ville, dans les faits, il est très rare que nous buvions de l'eau conforme aux normes légales. Pour tester la portée réelle des normes pour l'eau potable, il suffit de prélever un échantillon d'eau de ville, en principe conforme, et le mettre dans une carafe ouverte, l'exposer pendant au moins 12 heures à la lumière du jour pour en éliminer le chlore, verser le contenu dans un verre propre, mais non désinfecté et l'envoyer dans un laboratoire d'analyse. Répéter l'expérience plusieurs fois pour découvrir qu'un certain nombre d'échantillons ainsi analysés seront déclarés « non conformes ». En fait, pour assurer la conformité microbiologique dans son verre et dans son assiette, après la vaisselle, il faudrait passer les verres, les couverts et les assiettes à l'autoclave, servir sur des nappes stériles avec des gants stériles et un masque de protection sur la bouche, comme dans les salles d'opération.
Exiger donc dans son verre la conformité bactériologique est une position irréaliste. Ce qui est consigné dans la loi à propos de la qualité de l'eau potable ne devrait être valable en toute rigueur qu'à la sortie des installations de la société distributrice. Malheureusement, d'une manière abusive, on a tendance à étendre ces prescriptions jusqu'au contenu du verre du consommateur, même en Belgique où la garantie de conformité s'arrête au niveau du compteur d'eau. En France, en violation de la loi relative à la protection de la vie privée, l'administration a un droit de regard sur la qualité de l'eau qui se trouve dans le verre du consommateur non raccordé au réseau de distribution d'eau !
Discourir sur le « caractère dangereux » de l'usage domestique de l'eau de pluie devient de moins en moins crédible dans un pays comme la Belgique, où plus de 750.000 personnes l'utilisent depuis des années pour l'hygiène personnelle et plus de 100.000 pour boire.
L'eau biocompatible est une notion qui a été lancée par Joseph Országh en 1995 [1] sur la base des critères de la Bioélectronique Vincent. C'est une eau potable répondant à d'autres critères que l'eau légalement potable, et dont la consommation prolongée ne peut en principe porter de préjudice à la santé. Une eau biocompatible n'est jamais obtenue par désinfection chimique.Elle est faiblement minéralisée (contenant de 10 à 250 mg/l de sels minéraux), légèrement acide et possède un caractère redox indifférent ou légèrement réducteur, jamais oxydant (par rapport à l'eau chimiquement pure).
Pourtant, une eau biocompatible peut contenir un petit nombre de bactéries (une dizaine par 100 ml) de contamination fécale et une centaine de germes banals. Cette quantité de bactéries est très bien tolérée par l'organisme humain.
D'après les connaissances scientifiques actuelles, on peut proposer des valeurs guides, contrairement à des normes rigides pour l'eau dont la consommation prolongée ne peut en principe porter de préjudice à la santé.
Quant aux normes physicochimiques, elles sont plus sévères que dans l'eau légalement potable. Le tableau suivant montre des valeurs guides pour une eau biocompatible. Il ne s'agit nullement de normes légales, mais des propositions à débattre.
Valeurs guide pour une eau biocompatible |
|||
Paramètres | Biocompatible | Acceptable | Légalement potable |
pH | 5,0 - 7,5 | 6,5 – 8,5 | 6,5 – 9,2 |
rH2* | 18 - 29 | 28 – 30 | Non considéré |
k** | 10 – 200 µS/cm | 200 – 850 µS/cm | < 2 300 µS/cm |
W*** | 3 – 30 µW | 30 – 100 µW | Non considéré |
Pour être biocompatible, une eau doit être structurée au niveau moléculaire. Il ne faut pas oublier le fait que la vie a pris naissance dans l'eau salée de la mer. Nous en conservons le souvenir dans le sérum de notre sang. La structuration électrochimique se fait grâce au champ électrique intense des ions dissouts dans l'eau. Ces ions proviennent de la dissociation électrolytique des sels minéraux. Pour la biocompatibilité, il faut que la totalité de la masse de l'eau soit structurée dans les champs électriques des ions. En électrochimie on dit que l'eau se trouve dans la « région cybotactique » ou dans la couronne de solvatation qui entoure chaque ion dissous (tel qu'énoncé par le Dr. E.W. Kosower). [Réf.: E.M. Kosower, dans « Progress in Physical Organic Chemistry », vol. 3, Interscience, New York, 1965]. Dans cette couronne de solvatation, les molécules d'eau quadripolaires prennent une orientation déterminée par le champ électrique. Au lieu d'être dans un désordre total, comme dans l'eau chimiquement pure, les molécules d'eau constituent un ensemble ordonné.
La couronne de solvatation autour des ions n'a qu'un rayon d'une dizaine d'angström. Elle est donc finie. Une eau est dite « structurée » quand les couronnes de solvatation des ions voisins se touchent. Cette situation se présente lorsque la concentration des ions (sels minéraux) atteint la valeur seuil de 10 milligrammes par litre. Au-dessus de cette valeur, l'eau n'est pas plus structurée, mais elle est plus chargée en ions. En dessous, elle n'est que partiellement structurée. La valeur de seuil a été calculée à l'aide de la théorie classique des électrolytes de Debye-Hückel. Cette théorie donne un modèle mathématique de la structure des électrolytes en solution aqueuse.
C'est la raison pour laquelle, pour être biocompatible, une eau doit contenir au moins 10 mg de sels minéraux par litre.
L'eau des précipitations contient vraiment très peu de sels minéraux. Lors de la neutralisation dans la citerne, elle s'en charge légèrement. Sa teneur alors en minéraux, tout en restant faible, est largement suffisante pour la structuration électrochimique.
À propos d'une eau de qualité alimentaire, un des reproches qu'on fait souvent à l'eau de pluie rendue potable est précisément sa faible teneur en sels minéraux, « insuffisante pour couvrir nos besoins ». Sur cette base, certains déconseillent la consommation de l'eau de pluie qui provoquerait une « déminéralisation » de l'organisme.
Cette idée, qui est loin d'être une évidence scientifique, est largement exploitée par les entreprises qui commercialisent des eaux en bouteilles. Dans les publicités, on parle « d'équilibre minéral » en précisant les quantités de tel ou tel sel minéral (calcium, magnésium, potassium, sodium, etc.) dont nous aurions besoin par jour. On place en regard de cette information – par ailleurs juste – la teneur en ces éléments de l'eau qui fait l'objet de la publicité. On laisse au consommateur le calcul de la règle de trois pour déterminer la quantité d'eau à consommer quotidiennement pour couvrir ses besoins en minéraux. A ce niveau, nous sommes en présence d'un mensonge par omission.
En fait, la fixation des sels minéraux par l'organisme est un processus complexe, extrêmement difficile à mesurer expérimentalement à cause des flux d'échanges. Les sels minéraux absorbés avec l'eau potable ne font que passer par l'organisme. Après un temps relativement court (environ 20 minutes), une grande partie de ces sels est éliminée avec l'urine. Il serait plus juste de dire qu'une quantité à peu près équivalente est éliminée par l'urine, pas nécessairement les minéraux absorbés 20 minutes avant. Les besoins en sels minéraux de l'organisme sont couverts par notre alimentation et non pas par l'eau que nous buvons.
D'une manière globale, on peut dire qu'en période d'alimentation normale, les sels minéraux contenus dans notre boisson ne participent pas à l'édification des tissus de l'organisme (ou d'une manière tout à fait marginale). Par contre, les ions provenant de la dissociation électrolytique des sels dissous dans l'eau peuvent participer dans des processus biologiques sans être « assimilés ». Il y a un équilibre dynamique qui s'établit par les apports de sels par l'alimentation et les pertes par l'urine et la transpiration. D'une manière générale, pour être assimilables, ces minéraux (ions) doivent être enveloppés (chélatés) par des molécules organiques. Ces ions chélatés ne se trouvent que dans notre alimentation, pas dans l'eau de boisson. Un bouillon de légumes, des fruits, des produits laitiers et de la viande constituent la source des sels minéraux assimilables. Les compléments alimentaires vendus en pharmacie pour combler le déficit en sels minéraux contiennent en fait des ions métalliques chélatés, donc bio-assimilables.
Le rôle principal de l'eau que nous buvons est de compenser les pertes par la transpiration, la respiration et par les déjections. L'eau qui nous quitte par ces émonctoires, emporte en même temps les déchets de notre métabolisme. L'eau que nous buvons « nous lave » de l'intérieur. De ce fait, plus l'eau potable est chargée en sels minéraux, moins elle peut jouer ce rôle d'épuration et plus elle surchargera la fonction rénale. Il ne faut, évidemment pas en conclure la nécessité de boire de l'eau distillée ou traitée par osmose inverse combinée avec un filtre désioniseur, comme proposent certains commerçants.
Si l'on pouvait assimiler le calcium ou le magnésium contenu dans une eau dure (contenant beaucoup de calcaire), cela serait la fin des maladies comme l'ostéoporose, la coxarthrose ou les carences magnésiennes. De même la consommation d'eau ferrugineuse devrait mettre fin à l'anémie. La pratique médicale ne semble pas confirmer ces affirmations.
La fixation des sels minéraux contenus dans l'eau de boisson n'a réellement lieu que pendant un jeûne hydrique prolongé dépassant une semaine. C'est la raison pour laquelle pendant ces jeûnes, il vaut mieux éviter de boire l'eau de pluie ou une eau faiblement minéralisée. Le danger de déminéralisation de l'organisme n'apparaît réellement que pendant les jeûnes hydriques (périodes où l'on cesse l'alimentation et on se contente de l'absorption d'eau).
Certains commerçants se réclamant de la Bioélectronique Vincent recommandent de boire l'eau distillée. Il s'agit ici d'une interprétation possible de la pensée de Louis-Claude Vincent. Mais il y a la théorie et sa transposition dans la pratique.
Voyons d’abord la théorie. La distillation fait « table rase » au niveau des solutés (substances dissoutes) dans l'eau. Une telle eau, ne contenant pas d'électrolytes (sels minéraux) n'est pas structurée au niveau moléculaire. Une eau déstructurée n'est en principe pas biocompatible. En raison de son affinité élevée vis-à-vis des sels minéraux qui se trouvent sous forme ionisée dans l'organisme, elle peut, toujours en principe, éliminer des sels minéraux de l’organisme. Pour être structurée, la présence d'une petite quantité d'ions, provenant de la dissociation électrolytique des sels minéraux, est indispensable. Boire donc de l'eau distillée ou déminéralisée n'est donc, toujours théoriquement, pas bon pour la santé.
Mais regardons la situation au point de vue de la pratique. L'argument suivant lequel une telle eau « manque de sels minéraux indispensables pour la santé » ne tient pas non plus. Les sels minéraux qui se trouvent dans l'eau de notre boisson ne sont pas assimilés pour l'organisme. En grande partie, ils sont éliminés avec l'urine dans les 20 à 30 minutes après leur absorption. Les sels minéraux dont nous avons besoins sont en abondance dans notre alimentation. Les minéraux contenus dans l'eau potable participent aux équilibres sodiques, potassiques, calciques et magnésiens de nos cellules. Les proportions de ces ions (Na+/K+ et Mg2+/Ca2+) déterminent et fixent les potentiels électriques entre le noyau cellulaire, le cytoplasme et les liquides intercellulaires. En ce sens, leur absorption est indispensable. Heureusement, nos erreurs alimentaires créant des carences et des excès en certains éléments sont compensées par la fonction rénale – dans certaines limites, bien entendu. Le sodium étant un élément-clef du fonctionnement de l'organisme, les fameux régimes sans sels peuvent avoir comme effets pervers un bouleversement des équilibres ioniques – et de ce fait – électrochimiques dans les cellules. De même les excès peuvent aussi, à long terme, avoir des effets indésirables.
Mais revenons à l'eau distillée. Son absence de structure et son manque de sels minéraux disparaît instantanément dans la bouche et surtout au niveau de l'estomac. Les interactions avec la salive et les sucs gastriques rétablissent les équilibres ioniques. La salive et surtout les sucs gastriques sont des électrolytes forts qui compensent rapidement le manque de sels minéraux. La composition minérale du bol alimentaire qui transite par l'estomac n'est pratiquement pas influencée par la teneur en sels minéraux de l'eau de notre boisson. A titre d'exemple, pour soi-disant « diminuer l'acidification de l'organisme », la consommation d'eaux basiques n'a aucun effet sur la santé. Boire donc l'eau distillée est toujours mieux que la consommation des eaux contenant trop de sels minéraux qui surchargent la fonction rénale.
Pour rappel, à cette règle il y a une exception. Pendant un jeûne hydrique qui dure plus d'une semaine, quand on n'absorbe plus aucun aliment, mais uniquement de l'eau, il vaut mieux consommer de l'eau non biocompatible, contenant au moins 600 mg de sels minéraux au litre.
Un appareil courant d'osmose inverse, tout en éliminant une grande partie des sels dissous dans l'eau, en laisse suffisamment pour la structuration. Une eau osmosée est donc biocompatible. Malheureusement, certains commerçants proposent des systèmes à osmose inverse couplé à un système de désionisation à l'aide des résines. De l'eau aussi pure ainsi obtenue s’apparente à de l’eau distillée. C'est la raison pour laquelle ces mêmes commerçants proposent alors à leurs clients des sels minéraux standardisés à dissoudre dans l'eau. C'est une démarche inutile et coûteuse, car un simple système à osmose inverse fournit déjà une eau faiblement minéralisée de qualité équivalente, pour un prix largement inférieur. A lire aussi l'article sur la production d'eau biocompatible chez soi..
Remarque importante : Il est bien plus facile d'éliminer les bactéries d'une eau que d'en modifier les caractéristiques physicochimiques. Une filtration à l'aide d'un filtre en céramique élimine la presque totalité (99,9%) des bactéries, sans avoir recours à la désinfection chimique. Les caractéristiques physicochimiques d'une eau de pluie correctement stockée dans une citerne en béton correspondent aux niveaux guides pour l'eau biocompatible.
Les eaux minérales à usage thérapeutique ne sont évidemment pas concernées par ces considérations. Les sels dissous dans ces eaux ont des vertus thérapeutiques. Seulement, il faut les consommer temporairement, sous forme de cure. Ce serait une erreur d'en faire son eau de table. Il faut consulter votre médecin à ce sujet.
Rappelons qu'une teneur en sels minéraux (plus exactement : électrolytes) au-dessus de 200 mg/l est susceptible de surcharger les reins. Cependant, une personne bien portante, peut tolérer, sans problèmes une eau contenant même de 600 à 800 mg/l. Seulement nous ne savons pas à priori si notre fonction rénale est notre « point faible » ou pas. C'est au moment, souvent à un âge avancé, qu'on réalise cette faiblesse - bien trop tard. La consommation d'une eau de qualité biocompatible est donc une sage précaution.
Tout le monde s'accorde à dire qu'un homme bien portant doit boire au moins 1,5 litres d'eau par jour. Ce n'est pas uniquement pour compenser les pertes par les urines, les fèces et la transpiration, mais également pour alimenter les processus physiologiques dans l'organisme. Joseph Országh s'exprime ainsi :
« Pendant longtemps, j'ai été convaincu que je buvais suffisamment d'eau. Devant des problèmes de santé, notamment cardiaques, mon médecin a attiré mon attention sur un fait tout à fait banal. Dans ce litre et demi d'eau (pour être exact: il est souhaitable d'absorber la trentième de la masse corporelle) que nous devons boire par jour, il ne faut, en principe, pas comptabiliser les autres liquides, certes riches en eau, comme le café, le thé, les jus de fruits, les boissons de toutes sortes, la soupe, etc., ni l'eau contenue dans les aliments. En raison de sa pression osmotique plus élevée, l'eau de ces boissons est assimilée par l'organisme en tant qu'aliment. Or, nous avons également besoins d'eau libre ou mobile non chargée en substances dissoutes. Donc rien ne peut remplacer l'eau pure, biocompatible de préférence. »
C'est peut-être une erreur d'assimiler l'eau contenue dans une soupe ou dans une bière à l'eau d'une source ou d'un bon puits et de comptabiliser dans nos besoins en eau. Dans les deux cas, il s'agit de H2O, mais l'eau liée par les solutés (substances dissoutes) n'est pas « libre ». Elle se trouve dans un champ électrostatique entourant les ions et les autres molécules dissoutes, nommé « région cybotactique » tel que déjà décrit aux paragraphes précédents. Dans les processus d'échanges osmotiques, notre organisme a besoin d'une certaine quantité d'eau « libre » ou « mobile » pour le maintien des fonctions vitales.
Il est intéressant de lire à ce sujet les travaux du Docteur F. Batmanghelidj. D'après lui, même en l'absence d'absorption d'eau pure, grâce à la capacité d'adaptation des organismes vivants, notre corps finit par « se débrouiller » en extrayant l'eau des aliments, mais dans ce cas, un état de soif physiologique finit par s'installer. Au bout d'un certain temps, nous perdons même le sentiment de soif. La soif chronique non décelée qui en résulte finit par altérer les fonctions vitales et provoquer des maladies dont même des médecins expérimentés ne soupçonnent pas l'origine réelle. Chaque organisme réagit autrement à la soif chronique. Au début, on ne sent qu'une sorte de fatigue et de perte d'énergie. Par après, des maux de tête et des migraines peuvent apparaître, dont aucune analyse médicale ne trouve l'origine. Chez certains, les articulations deviennent douloureuses, chez d'autres on constatera une hypertension ou le développement d'un ulcère à l'estomac, une constipation chronique ou même des problèmes cardiaques. Il est tout à fait évident que ces altérations de santé ne sont pas toujours imputables à la soif chronique, mais celle-ci les aggrave toujours. Parfois elle les provoque.
La soif chronique entraîne la déshydratation des cellules (vieillissement prématuré entre autres). On peut aisément comprendre le développement d'une soif, alors qu'on absorbe de grandes quantités d'eau sous les formes les plus diverses, comme jus de fruits, boissons sucrées, vin, bière, etc. Pour cela, il suffit de mesurer la pression osmotique de ces liquides et la comparer à celle de l'eau pure (biocompatible). C'est pour découvrir que ces liquides alimentaires sont en fait hypotoniques. Arrivé dans le système digestif, ils y créent une sorte de dépression osmotique qui « pompe » l'eau de l'organisme vers les intestins et vers les reins. Certains soupçonnent même l'existence d'un problème de déminéralisation.
Contrairement aux idées reçues, c'est précisément l'absorption d'eau fortement minéralisée ou chargée d'autres substances dissoutes qui, par les jeux de la pression osmotique, provoquera cette sorte de « pompage » de sels minéraux vers les émonctoires. C'est une des raisons pour laquelle une eau biocompatible est faiblement minéralisée.
« Comme je viens de l'indiquer plus haut, j'étais convaincu de boire assez, jusqu'au jour où, en tant que scientifique, je me suis mis à mesurer chaque décilitre d'eau que j'absorbais. Le résultat était surprenant: je buvais moins d'un demi-litre d'eau par jour, sans éprouver le moindre sentiment de soif. Je me suis donc imposé un autre régime hydrique par absorption d'environ 1,5 litres d'eau pure à chaque jour. Au début, j'ai dû me forcer, car je n'avais pas soif. Celle-ci n'est apparue qu'au bout d'un ou deux semaines de ce régime. Par contre, le résultat ne se faisait pas attendre: la constipation s'est résorbée, mes douleurs néphrétiques (heureusement rares) ont progressivement disparues, la fonction cardiaque s'est régularisée par la disparition des palpitations. »
Sans être la « panacée universelle », je pense que le passage à une consommation correcte d'eau, est susceptible d'apporter des améliorations, parfois spectaculaires, de la santé.
En toute honnêteté, je dois aussi signaler au lecteur que les considérations développées ci-dessus ne sont pas partagées par tous les spécialistes en alimentation. A titre d'exemple, d'après Alain Mahieu - conseiller hygiéniste - l'absorption d'une quantité excessive d'eau peut aussi entraîner des problèmes de santé. Je le cite: « Certains ont souligné que, comme par hasard les grands buveurs d'eau sont très souvent victimes de jambes lourdes, de surcharge pondérale (rétention d'eau) de pesanteur abdominale, de sensation de ballonnement, bref tous les embarras prétendument évacués... » par une grande consommation d'eau [Cf. Bioinfo, n°82, septembre 2008, page 14].
Il faut reconnaître que les interactions entre l'eau absorbée et l'organisme sont d'une complexité énorme. Les prises de position, parfois contradictoires, s'alimentent pourtant des observations cliniques honnêtes. Même pour un scientifique, il est difficile de contrôler le bien-fondé d'une affirmation. Les différentes observations cliniques sont faites sur des patients avec des données biologiques et pathologiques différentes. Nos connaissances en biologie moléculaire sont insuffisantes pour pouvoir trancher cette question avec certitude.
Comme souvent, « la voie d'or du milieu », couplée à une observation attentive de son organisme est notre meilleur guide. En matière de consommation d'eau, l'idéal serait de retrouver la capacité de ressentir la vraie soif. Cette sensation peut malheureusement se perdre par une hygiène alimentaire inappropriée. Nous pouvons entreprendre une cure d'eau en absorbant par jour effectivement un trentième de notre masse corporelle. Une telle démarche - du moins limitée à une ou deux semaines - n'entraînera pas de problèmes de santé. Il nous appartient d'être attentif aux réactions de notre organisme et ajuster la démarche pour l'obtention d'un bien-être. Entre le « trop » et le « trop peu » c'est notre perception qui tracera la voie juste.
Après une semaine de cure d'eau il faut déceler le moment où - même avant d'avoir absorbé la quantité prévue, notre organisme exprime son refus: la perte de plaisir de boire. Un autre test consiste à examiner la couleur de notre urine: trop claire = trop d'eau absorbée, trop foncée = trop peu d'eau. Attention, la couleur de l'urine varie du matin au soir. Pour ce test, il faut recueillir dans une bouteille, 24 heures de production. Dans tous les cas, l'urine d'une personne bien portante est limpide, sans le moindre trouble.
Plus on consomme l'eau, plus il convient d'être attentif à sa qualité. Cette idée doit cependant être modérée un peu. Au risque de décevoir certains, je pense qu'il est de loin préférable de boire par jour suffisamment d'eau de ville (de préférence débarrassée de chlore par aération dans une carafe ouverte) de qualité médiocre que d'absorber une quantité trop faible d'eau biocompatible de haute qualité, ou d'eau dite « dynamisée », « magnétisée », etc. La quantité correcte est une première approche avant de penser à certaines qualités qui se trouvent dans les subtilités.
Encore une remarque. De plus en plus de spécialistes en alimentation et diététique semblent cependant admettre les considérations scientifiques découlant de la théorie de Bioélectronique Vincent. Même si sur la quantité, des avis divergent, une sorte de consensus se fait quant à la qualité: l'eau biocompatible est faiblement minéralisée (moins de 200 mg/l), légèrement acide ou neutre, et chimiquement indifférente (rH2 inférieur à 29).
Dans le domaine de l'eau potable, on entend souvent parler de l'eau « dynamisée », ou de la « dynamisation » de l'eau. D'ailleurs, on me pose souvent la question de savoir quel appareil choisir pour « dynamiser » son eau potable.
La notion de l'eau dynamisée est apparue dans les années 1920. Quelques chercheurs ont travaillé sur cette question pendant le 20e siècle, ce qui a donné naissance à différents « principes de dynamisation » pour le traitement de l'eau – par voie mécanique (turbulences spécifiques), acoustique (sons et musique), électromagnétique (eau « magnétisée »), électrostatique, etc. – visant à restructurer l'eau pour lui « redonner ses propriétés vitales originelles ». Ainsi, la dynamisation de l'eau a pour but de produire une stimulation de l'organisme humain et des effets positifs sur la santé. Ces principes ont mené à la commercialisation d'appareils « dynamiseurs » de l'eau, chacun fonctionnant selon son principe propre, mais dont l'efficacité et la pertinence peuvent être souvent mises en doute.
Une des voies de la « dynamisation » passe par l'introduction d'une information structurelle dans l'eau. Pour cette introduction, la condition nécessaire – quoique insuffisante - est la création d'un état chaotique dans l'eau à l'échelle moléculaire. Un tel état est extrêmement éphémère, il ne dure que quelques millisecondes. L'information doit donc s'y introduire pendant ce moment précis. On peut donc admettre une telle prouesse technique dans une turbulence bien étudiée susceptible de créer un état colloïdal plus ou moins rémanent [2]. Avec de tels appareils, la difficulté est de deux ordres: la durée dans le temps des colloïdes formés et la nature de l'information introduite.
Les turbulences artificielles créées dans l'eau génèrent aussi des potentiels électriques parfaitement mesurables à l'aide d'un galvanomètre sensible. La fameuse baignoire de Jeanne Rousseau (bien connue dans les milieux de la bioélectronique) fonctionne suivant ce principe. C'est une autre voie vers la modification de la structure de l'eau. Mais ici aussi, il faut respecter des normes initiales de qualité.
Des interactions électrostatiques avec des surfaces cristallines peuvent aussi influencer la structure de l'eau. Certains minéraux - comme les zéolites naturelles ou la silice colloïdale - ont cette propriété. C'est ce qui explique les propriétés remarquables de l'eau de certaines sources naturelles.
Une autre voie consiste à créer un transfert d'information par champs électrostatique et magnétique combinés et pulsés à haute fréquence. Le point de départ est une structure cristalline dans un solide étalon que l'on souhaite transférer soit directement dans l'eau, soit sur un support cristallin (fait en silice très pure ou même du calcaire) que l'on introduit après dans l'eau à modifier. Un exemple typique de cette démarche est la préparation des produits de Plocher.
La voie la plus simple et la plus fréquemment citée est le transfert d'information par contact de l'eau avec un support de céramique cuit de telle façon qu'il se forme à la surface des cristaux possédant des centres (en fait des défauts cristallins) ayant un champ électrostatique intense susceptible d'induire une modification dans l'eau. Le contrôle pour la formation de tels cristaux n'est à la portée que de quelques centres de recherche de pointe. Même la microscopie électronique ne semble pouvoir mettre en évidence de telles formations. Je doute fort que les fabricants de ces céramiques disposent des instruments comme le microscope à effet de tunnel. A ce propos, une remarque s'impose. Je peux parfaitement admettre un transfert d'information par contact direct avec l'eau; dans un pichet fait d'une telle céramique. Je reste, par contre, assez réservé sur la possibilité de modification de l'eau avec une plaque ou un plateau céramique sur lequel on place pendant quelques secondes une carafe ou un verre contenant de l'eau (ou boisson) à modifier. Avec de telles céramiques je n'ai vu que des tests de dégustation - jamais faits en double aveugle - de la part d'un public qui ne demandait pas mieux que de croire le promoteur.
En qualité de scientifique, je veux bien admettre les effets contrôlables et reproductibles, les faits expérimentaux observés. Justement, le problème de ces méthodes est leur nature encore empirique, souvent peu reproductible, ne tenant pas la route au point de vue scientifique. C'est ici que le bât blesse avec les inventeurs de ces appareils. J'ai eu l'occasion d'en rencontrer un certain nombre dans le but de comprendre leur invention. Dans tous les cas, sans exception, je n'ai eu pour explication qu'un baratin pseudo-scientifique absolument incompréhensible.
Une bonne invention, même empirique, est une propriété intellectuelle qui mérite une protection sous forme d'un brevet, marque déposée ou autre. Mais dès le moment où cette protection est assurée, rien n'empêche l'inventeur de communiquer le principe de fonctionnement de son appareil. A défaut de cette communication, aucune vérification digne de ce nom ne peut avoir lieu et la démarche commerciale peut être soupçonnée de frauduleuse.
De tels appareils se font de plus en plus nombreux sur le marché. Les améliorations obtenues par ces appareils ne sont pas détectables par des analyses chimiques ou électrochimiques classiques - y compris des analyses bioélectroniques. Cela ne signifie évidemment pas - du moins dans certains cas - l'absence de modifications au niveau de l'eau traitée. Les analyses qualitatives par cristallisation fractale (certains appellent cette technique cristallisation sensible) décèlent effectivement des modifications.
Dans la publicité de ces appareils on fait souvent état d'observations cliniques « prouvant » le caractère miraculeux de l'appareil proposé (toujours à des prix élevés par rapport au coût réel de la fabrication du matériel). Le problème avec ces observations est la séparation de la part objective et subjective de l'expérience. Certains scientifiques diraient: « il suffit de faire des tests en double aveugle pour séparer les deux ». C'est une position respectable, mais ne donne pas la garantie d'être réellement dans le vrai. L'erreur vient de la méconnaissance de l'emprise énorme de notre cerveau, de notre conscience sur le corps. Dans bien de cas, un médicament testé « absolument inefficace » en double aveugle, peut devenir un remède remarquable chez des personnes qui ont pu établir un lien actif entre leur psychisme et l'état de leur santé. Le chemin individuel vers cette liaison - vers son unité - est probablement la base de la médecine post-scientifique, la médecine de l'avenir qui remplacera la médecine actuelle scientiste. Il ne s'agit nullement d'une médecine des mystiques, mais d'une science qui aura intégré toutes les composantes de l'être humain. Le problème actuel est la non-séparation des recherches faites en ce sens et les préoccupations commerciales.
Le domaine d'application de l'eau dite « dynamisée » se trouve à ce niveau. A moins que je me trompe lourdement, la question primordiale n'est pas de savoir si une telle ou telle méthode de dynamisation est efficace ou non, mais de connaître son domaine d'application dans l'art de guérir ou de préserver la santé. Chaque être humain est unique et différent des autres. Je pense que pour les mêmes maux, il existe une multitude de remèdes adaptés à chaque individu. A mon avis, rien ne sert à dépenser beaucoup d'argent pour l'achat de dynamiseurs « miraculeux », sans avoir fait une démarche personnelle vers son unité. Quand, à l'issue d'une telle démarche, une certaine unité s'installe, on découvre dans tous cas, les voies gratuites ou très bon marché vers l'objectif santé.
Il vaut mieux savoir que ces dynamiseurs « miraculeux » - à de très rares exceptions près - ne modifient pas la composition chimique et les propriétés électrochimiques de l'eau. Or, ce sont précisément ces propriétés qui déterminent en premier lieu les conditions nécessaires pour la sauvegarde de la santé. Donc, rien ne sert à « dynamiser » (à prix d'or) une eau médiocre au point de vue chimique et/ou électrochimique. Ceux qui prétendent de rendre biocompatible une eau de distribution médiocre sans modifier sa composition chimique trompent leurs clients. Quand l'appareil proposé est en plus cher, cela s'apparente à l'escroquerie.
Les vendeurs parlent souvent de la structuration des molécules d'eau, bien souvent sans connaître les fondements électrochimiques de ce terme. Une eau chimiquement pure est effectivement déstructurée. C'est le cas de l'eau distillée ou complètement déminéralisée à l'aide d'appareils à osmose inverse couplés avec des résines déionisantes. Ces appareils coûtent d'ailleurs très cher par rapport à un simple osmoseur. La base de la structuration supramoléculaire se fait sous l'effet des électrolytes dissous dans l'eau. Ces électrolytes proviennent de la dissociation électrolytique des sels minéraux. Le champ électrostatique intense des ions aligne les molécules d'eau quadripolaires (possédant deux charges positives et deux charges négatives réparties sur les sommets d'un tétraèdre) pour former des structures ordonnées. C'est la première condition de la biocompatibilité. Cet objectif est atteint dès que la totalité des molécules d'eau se trouvent alignées dans les champs électriques des ions dissous (se trouvent dans la couronne de solvatation). D'après la théorie classique (celle de Debye-Hückel) des électrolytes, le recouvrement des couronnes de solvatation des ions voisins a lieu à une concentration en sels minéraux au-dessus de 10 milligrammes par litre. Une eau potable contenant par exemple 15 ou 20 mg/l de sels minéraux est déjà biocompatible à ce point de vue.
L'introduction d'autres corps (résidus de pesticides, détergents, médicaments classiques, composés organiques) modifie la structure initialement induite par les ions dissous. De même, la dissolution de trop de sels minéraux en fait autant, mais différemment. Dans les deux cas, on s'éloigne des conditions de biocompatibilité. Les appareils de « dynamisation » ont pour l'objectif de ramener la structuration de l'eau à l'état qu'elle avait en contenant moins de 100, de 50, 20 ou de 15 mg/l d'électrolyte et en l'absence d'autres polluants. Tant que ces autres polluants y restent, et aussi en présence d'un large excès de sels minéraux, il n'est pas raisonnable de s'attendre à des résultats probants. La raison profonde en est l'intensité énorme des champs électriques des ions à des distances de l'ordre de quelques angströms, pratiquement inaccessibles avec des moyens électroniques ou électrochimiques (champs magnétiques ou électrostatiques externes ou dissolution anodique des métaux dits « oligo-éléments »). Ce que les tests de cristallisation fractale ou sensible (y compris des cristaux de glace) démontrent est uniquement le fait de réarrangements ioniques susceptibles de modifier les centres de nucléation des cristaux formés au sein de l'eau. C'est la base moléculaire des dispositifs magnétiques pour empêcher la précipitation du calcaire dans les appareils électroménagers. Lors des observations de cristallisation sensible, il appartient à chacun de faire la part des choses entre les faits observés et les interprétations s'inspirant des considérations ésotériques.
Quand on dispose d'un appareil valable, pour bénéficier réellement d'un effet de dynamisation, l'eau à dynamiser doit répondre au départ aux critères de biocompatibilité décrit au début de ce chapitre. Dynamiser donc une eau de qualité médiocre (comme l'eau de ville) s'apparente à une démarche qui tend à placer un anneau d'or dans le nez d'une truie pour la faire paraître plus jolie.
Pour continuer la lecture, aller au chapitre sur Le chlore et l'irradiation UV.
On parle actuellement beaucoup des « eaux basiques » et des « eaux ionisées ». Ceux qui s'intéressent à l'eau Kangen, également basique, obtenue par électrolyse et dont on fait la publicité partout, auront intérêt à lire le chapitre consacré aux eaux hydrogénées, qualifiée par certains, de « miraculeuse ».