Texte de Joseph Országh.
Depuis des années, plusieurs fournisseurs proposent des appareils capables d'améliorer la qualité de l'eau de ville pour en faire de l'eau potable, possédant même des vertus thérapeutiques.
L'eau « Kangen » est présentée comme une « eau de jouvence » capable de détoxiquer l'organisme, renforcer le système immunitaire, neutraliser les radicaux libres responsables de maladies et de la vieillesse, diminuer l'acidité de l'organisme, laver les intestins, débarrasser les vaisseaux sanguins du dépôt de cholestérol, etc. Elle est présentée comme une sorte de panacée universelle qui convient au traitement de la plupart des maladies dites de civilisation. Grâce à une analyse scientifique des eaux hydrogénées, on découvre que les possibilités thérapeutiques sont encore à explorer.
Dans ce débat contradictoire, l'homme de la rue a du mal à s'orienter. A qui croire?
Fidèle à nos principes, indépendamment de toute activité commerciale, EAUTARCIE essaie de rechercher les solutions les plus efficaces et les moins chères pour atteindre l'objectif fixé. Ici, l'objectif est d'avoir une eau alimentaire saine pour tous au meilleur prix. Sans avoir la prétention de détenir la vérité absolue, notre approche scientifique se veut pragmatique et compréhensible à tous. Le lecteur y trouvera des éléments de réflexion, le spécialiste des données qui ont comme but de susciter un débat pour enrichir nos connaissances.
Première publication du texte de la présente page sur www.eautarcie.org : 2011-02-28
Mise à jour : 2019-01-09
Nombreux sont mes correspondants qui m'interrogent sur les qualités de tel ou tel appareil de conditionnement d'eau. Les questions sont de plus en plus nombreuses sur l'eau hydrogénée, souvent (et malencontreusement) assimilée à de l'eau basique (ou alcaline), et bien connue sous l'appellation « Eau Kangen ». L'eau hydrogénée est produite par des appareils d'électrolyse, soit au départ de l'eau de ville, soit au départ de l'eau obtenue par osmose inverse ou par un autre système de filtration. Comme il sera démontré par la suite, les vertus thérapeutiques potentielles de cette eau n'ont aucun rapport avec la basicité, mais plutôt avec les effets d'hydrogénation par électrolyse.
Le lecteur n'ayant pas de notions d'électrochimie a du mal à se retrouver dans l'avalanche d'informations à caractère commercial. Le problème est de nature scientifique. De plus, le lecteur n'a souvent ni le temps, ni la patience de lire le chapitre qui suit. Cette étude avait au départ la finalité d'attirer l'attention des scientifiques sur quelques erreurs concernant l'appréciation sur le caractère antioxydant d'une eau. Au fil de la correspondance avec nos lecteurs, il s'est avéré que c'est précisément le public cible – les scientifiques – qui ne semblent présenter le moindre intérêt sur la question. Heureusement, l'essentiel est à la portée de tous, y compris la justification scientifique.
Il est donc utile de résumer toute la problématique. La notion « d'acidification de notre organisme » est à la mode. Il s'agit d'un fait scientifique que même les spécialistes en diététique semblent interpréter avec une simplification abusive. Suivant la pensée dominante, l'acidification est combattue par l'absorption d'eaux basiques. Par la même occasion les eaux à caractère acide (notamment les boissons gazeuses) sont mises au ban des accusés. Nous défendons l'idée suivant laquelle un organisme vivant ne peut pas être assimilé à un réacteur chimique où l'acidification peut être combattue par l'adjonction d'une base. Le fonctionnement d'un organisme est plus complexe.
On parle aussi du « caractère antioxydant », considéré – à juste titre – comme une vertu thérapeutique. En effet, si le caractère basique d'une eau est neutralisé par l'acidité des sucs gastriques, il n'en est pas de même en ce qui concerne les propriétés antioxydantes – liées à l'hydrogène – qui traversent l'estomac, sans modifications. C'est ici que nous arrivons au succès – bien mérité – des appareils pour hydrogéner l'eau.
Une partie de ces appareils, tout en produisant de l'hydrogène antioxydant, rendent l'eau également basique. A ce niveau, suivant une idée erronée, on associe les vertus des eaux basiques et hydrogénées.
Malheureusement il n'y a pire que les demi-vérités qui masquent la vérité scientifique. Il s'agit d'une erreur commise même par les plus grands spécialistes : assimiler le caractère oxydant ou antioxydant d'une eau uniquement à la valeur de l'ORP (Oxydation Reduction Potential) que l'on lit sur les instruments de mesure. Pour eux, une valeur basse de l'ORP correspond automatiquement à un milieu antioxydant et inversement, un ORP élevé signale un milieu oxydant (donc nuisible à la santé). Or la diminution de l'ORP ne signifie pas nécessairement une augmentation du caractère antioxydant. [1]
Depuis la découverte de l'eau hydrogénée, les scientifiques commencent à comprendre le fait – pourtant évident – que le caractère antioxydant est lié à l'activité de l'hydrogène dans l'eau. C'est cet activité qu'il faut donc mesurer pour se prononcer, sans erreurs, sur le caractère oxydant ou antioxydant, et non pas la valeur de l'ORP qui n'est en fait qu'un des éléments à prendre en considération, mais pas le seul. Sans la connaissance de la théorie unitaire des réactions acide-base et oxydo-réduction, le risque des erreurs est grand. Ce qu'il faut mesurer, c'est le rH2 et pas seulement l'ORP!
Devant les observations cliniques de plus en plus nombreuses, personne ne remet plus en question les vertus thérapeutiques des eaux hydrogénées. Ce qui nous paraît essentiel est de ne pas faire l'amalgame entre le caractère basique et le caractère antioxydant d'une eau. Le premier n'a aucun effet sur la santé, le deuxième est par contre favorable.
Le public est désorienté par le fait que certains appareils pour hydrogéner l'eau fournissent une eau basique (par exemple, l’eau Kangen), tandis que d'autre produisent une eau neutre (par exemple, l’eau de Lourdes). Lire à ce sujet le paragraphe consacré à cette question. En réalité, les deux sont favorables à la santé, et ceci n'a rien à voir avec le caractère basique.
Comme nous l'avons déjà signalé, avec la lecture complète du chapitre qui suit, on peut se faire une idée sur les possibilités thérapeutiques des eaux hydrogénées.
Les sociétés distributrices ont de plus en plus de mal à assurer la fourniture d'eau potable de qualité. Avec la dégradation progressive de nos ressources en eau, le traitement pour rendre potable l'eau captée a tendance à devenir plus cher. À ce sujet, il n'est pas inutile de rappeler le sixième principe de la gestion durable de l'eau : « adapter la qualité de l'eau aux usages qu'on en fait ». Une personne n'a besoin que d'un maximum de 5 litres d'eau potable de haute qualité par jour. Pour les autres usages domestiques, on n'a point besoin d'eau de qualité potable, mais surtout d'eau douce, contenant peu de calcaire. L'usage des appareils domestiques pour améliorer la qualité de l'eau de distribution n'est autre qu'une application du sixième principe précité. Ces appareils connaissent déjà et connaîtront encore un développement considérable. Le temps n'est sans doute pas loin où les municipalités finiront aussi par accepter les principes de gestion durable et, afin de limiter les dépenses, inviteront les sociétés distributrices à fournir non pas de l'eau potable pour tous les usages (ce qui, dans bien des cas, n'est vraiment pas raisonnable), mais de l'eau de qualité inoffensive. Dans cette hypothèse, pour son eau potable chaque ménage utilisera un système de conditionnement domestique de l'eau.
Lorsqu'on ne dispose que de l'eau de distribution, souvent dure et surchargée en sels minéraux, la technique de l'osmose inverse semble être incontournable pour disposer de ces 5 litres d'eau biocompatible par jour, même si certains en déconseillent la consommation.
Pour faire son eau non pas « potable », mais mieux : « biocompatible », le public aura donc recours à des appareils domestiques de conditionnement. Le marché de ces appareils est en train d'exploser. Cependant, la vente de ces installations répond avant tout à une finalité commerciale et pas nécessairement aux besoins réels du consommateur.
Ici aussi, fidèle à ses principes, le site EAUTARCIE, lié à aucune activité commerciale, s'est fixé comme objectif d'informer le public sur les possibilités offertes par ces appareils et d'aider le consommateur à choisir le matériel le moins cher qui répond à ses attentes.
Dans la « jungle » des offres commerciales, le premier tri qui s'impose est la distinction entre les eaux de table et les eaux thérapeutiques. Les deux types d'eau répondent à des critères scientifiques et surtout à des finalités différentes. D'une manière générale, une eau possédant des vertus médicinales, à cause de sa composition minérale, ne convient en général pas pour en faire son eau de table. D'un autre côté, une eau de table, même de haute qualité, n'est pas un médicament dans le sens propre du terme. Au meilleur des cas, elle peut contribuer à la prévention de certaines maladies.
Nombreux sont mes correspondants qui m'interrogent sur les qualités de tel ou tel appareil de conditionnement d'eau. Les questions sont de plus en plus nombreuses sur l'eau Kangen, ou l'eau hydrogénée produite par des appareils d'électrolyse, soit au départ de l'eau de ville, soit à partir d’une eau déjà filtrée.
En regardant les petits films de démonstration sur les qualités de l'eau Kangen [2], le lecteur ne disposant pas de connaissances scientifiques se laisse vite convaincre sur les qualités de cette eau. Je reviendrai sur cette question, mais dès à présent il vaut mieux préciser que l'eau hydrogénée, dite « Kangen » dans certains cas, est une eau à finalité thérapeutique. Celles produites par des appareils plus performants pourraient, dans certains cas, ne pas convenir pour en faire son eau de table. Il n'en est pas moins vrai que ses possibilités thérapeutiques sont actuellement (2015) probablement sous-exploitées.
À l'Université Libre de Bruxelles, le Professeur Marc Degrez, spécialiste en hydrométallurgie, a examiné, dans son laboratoire, les caractéristiques de l'eau Kangen. La vidéo qui reprend l'exposé de Marc Degrez explique d'une manière très pédagogique le fonctionnement de cet appareil. Au point de vue biologique et médicale, il y a cependant des précisions à y apporter [2].
L'eau de ville qui entre dans l'appareil doit d'abord être purifiée (filtration sur un microfiltre de 0,01µ, suivi d'un filtre de corail, puis du charbon actif bactériostatique et finalement par un filtre en tourmaline). Le traitement préalable de l'eau varie d'un fabricant à l'autre. On enlève ainsi le chlore, les bactéries, mais aussi les micropolluants organiques, ce qui amène évidemment une amélioration du goût de l'eau traitée qui, de ce fait, convient mieux aux préparations culinaires [3]. Cette amélioration du goût n'est évidemment pas imputable à l'électrolyse faite par la suite.
Le traitement par électrolyse se fait donc sur cette eau purifiée dans une cellule contenant deux compartiments séparés par une membrane qui laisse passer le courant, mais empêche le mélange des eaux transformées à la cathode et à l'anode. À la cathode se forme une eau basique et de caractère chimiquement réducteur. Sur l'anode, on observe la formation d'une eau acide et oxydante. La première est conseillée pour la boisson, la seconde, ayant des vertus désinfectantes, peut servir pour l'hygiène corporelle ou pour la désinfection des objets [4].
Quand l'eau de ville ne contient pas suffisamment de sels minéraux, on en ajoute afin de faciliter l'électrolyse (en fait pour augmenter la conductivité électrique). On ne précise pas la nature de ces sels minéraux ajoutés, mais on peut raisonnablement supposer qu'il s'agisse de sels de métaux alcalins et alcalino-terreux : du sodium, potassium, calcium et du magnésium. Toutefois l'adjonction de ces 2 derniers augmente la dureté de l'eau. Le chlorure de sodium étant l'électrolyte le moins cher et le plus inoffensif, il y a des chances que l'électrolyte ajouté soit du sel marin. Cependant, les eaux de distribution sont suffisamment chargées en sels minéraux pour rendre inutile l'adjonction d'électrolyte support (sels minéraux).
Les électrodes étant en métaux inertes (platine et titane), on ne doit pas craindre une dissolution de métaux lourds par oxydation à l'anode. À la cathode, milieu réducteur, une dissolution de l'électrode est chimiquement impossible.
Grâce à un potentiel négatif à la cathode, ce sont des réactions de réduction qui ont lieu. L'électrode métallique fournit des électrons. On sait que fourniture d'électrons = réduction; tandis que capture d'électrons = oxydation.
Pour que le courant électrique (flux d'électrons) puisse passer de la cathode vers l'anode, l'eau qui se trouve dans la cellule d'électrolyse doit pouvoir conduire l'électricité. Dans l'eau, ce sont les ions portant des charges électriques positives (cations) qui migrent vers la cathode, tandis que des charges électriques négatives (anions) se déplacent vers l'anode [5].
Les promoteurs des appareils parlent souvent de « l'ionisation de l'eau ». En fait, la simple dissolution de n'importe quel électrolyte (sels minéraux) dans l'eau produit des cations et des anions sans pour autant qu'on puisse parler d'ionisation. C'est une dissociation électrolytique. Nous allons voir que dans le cas de l'eau cathodique, il est plus correct de parler « d'électronisation » de l'eau : on n'augmente pas la concentration des charges négatives, mais on augmente « l'activité électronique » - ou plus exactement l'activité d'hydrogène [H2] de l'eau. Pour désigner les eaux cathodiques obtenues par électrolyse il est plus correct de parler « d'eaux hydrogénées » ou enrichies d'hydrogène. Parler d'eaux « ionisées » est donc chimiquement incorrect. Les promoteurs de l'appareil Kangen restent discrets sur les modifications qui interviennent dans l'eau suite à l'action réductrice de la cathode. Ils se contentent de parler de l'ORP (de « oxidation-reduction potential » : en français, le potentiel redox). L'accent est mis surtout sur le caractère basique de l'eau, ce qui est une erreur, au point de vue biologique et médical.
Argumenter sur les vertus médicales des eaux basiques est dépourvue de signification physique. Une eau avec un pH = 11 équivaut à une solution contenant 40 milligrammes de soude caustique (NaOH) au litre. La concentration en ions d'hydroxyde OH– y est d'un millième de mole par litre. Après absorption, cette eau arrive dans l'estomac où les sucs gastriques (essentiellement de l'acide chlorhydrique) maintiennent un pH voisin de 2. Cela représente une concentration de l'ordre d'un centième de mole par litre en ions H3O+. Ces ions neutralisent donc immédiatement les ions OH– pour donner de l'eau, suivant la réaction :
C'est comme dans une bataille opposant deux armées où chaque soldat qui en tue un soldat ennemi meurt également. Ici, l'armée des ions basiques OH– doit faire face à une armée d'ions acides H3O+ contenue dans les sucs gastriques, mais avec un rapport de force d'un contre dix en faveur de ces derniers. L'estomac humain produit environ 2 litres de sucs gastriques par jour. Même en absorbant 2 litres d'eau basique par jour, l'issue ne fait pas de doute : les ions basiques OH– disparaissent immédiatement, après leur absorption, par neutralisation, sans pratiquement modifier le pH de l'estomac. Cette réaction est extrêmement rapide. De ce fait, par la suite, le caractère basique de l'eau devient inopérant dans l'intestin grêle. On se demande alors comment l'absorption de l'eau basique peut donc « diminuer l'acidification de l'organisme », d'autant plus que cette acidification interviendrait au niveau des cellules. Contrairement à ce que certains affirment, s'il y a modification de l'acidification de l'organisme, elle n'est pas imputable au caractère basique de l'eau de boisson.
Les promoteurs de l'eau Kangen ou des eaux hydrogénées attribuent aussi beaucoup de mal au phénomène d'acidification au niveau du sang, mais surtout au niveau des liquides intracellulaires. De l'avis général, cette acidification a son origine dans le stress, peut-être dans une alimentation inadaptée, mais peut-on pour autant en incriminer les boissons gazeuses qui sont toutes acides? Sur un site vantant les vertus basiques de l'eau Kangen, j'ai vu que pour neutraliser l'acidité d'un seul verre de boisson gazeuse il faut 30 verres d'eau Kangen. C'est sans doute vrai, (et encore...) dans une fiole de chimiste..., mais on se demande ce qui se passe dans l'organisme humain. Faut-il réellement neutraliser à tout prix une eau de boisson à caractère acide (en fait, faiblement acide) alors que cette eau entre dans l'estomac dans un milieu fortement acide? En suivant la même logique, il faudrait aussi interdire la consommation de fruits frais et de jus de fruits, tous très acides!
L'acidité d'une boisson gazeuse provient du gaz carbonique CO2 et parfois d'autres acides (citrique ou ascorbique [vitamine C], entre autres) ajoutés pour ajuster le pH au pire des cas à 3! Dans une telle solution, il y aura donc un millième de mole d'ions hydroxonium H3O+ par litre, face aux sucs gastriques qui en contiennent dix fois plus. Le changement est minime : un ion de plus pour dix autres déjà présents. Notre organisme n'a pas besoin d'eau basique pour « neutraliser » un verre d'eau gazeuse. Les matières organiques contenus dans l'estomac déstabilisent, par catalyse hétérogène, l'acide carbonique des boissons gazeuses H2CO3 qui se décompose spontanément en eau et en dioxyde de carbone CO2 gazeux. Ce dernier, nous l'évacuons sous forme de renvois gazeux. Ce dégagement gazeux est vraiment bénéfique aux estomacs paresseux, car le remous provoqué par le CO2 libéré stimule la digestion. Ceux qui souffrent d'hyperacidité stomacale prendront des médicaments basiques plus efficaces pour combattre l'acidité que l'eau Kangen. Les véritables vertus de cette eau se trouvent ailleurs.
Loin de moi de recommander la consommation de boissons gazeuses sucrées et surtout édulcorées ou « light » (un doute pèse sur l'innocuité des édulcorants artificiels), mais les diaboliser n'est pas nécessairement une attitude scientifique non plus [6].
Mais revenons à « l'acidification de l'organisme » tant décriée. Que faut-il en penser? J'ai même lu l'affirmation d'un médecin qui prétend que « toutes les maladies proviennent de l'acidification », ce qui est plutôt surprenant! A ce sujet, j'ai envie de demander l'avis d'autres médecins aussi. L'acidification est détectable au niveau cellulaire, mais surtout au niveau du sang artériel. L'élimination de l'urine acide ne signifie nullement une acidification de l'organisme. Le pH du sang d'un homme en bonne santé varie de 7,35 à 7,45. Or, le pH du sang et aussi celui des liquides intra- et extra-cellulaires (dont le pH est situé à 7,2 et 7,4 respectivement) est remarquablement stable et ne varie que d'un dixième d'unité. Les chimistes disent que ces liquides sont « tamponnés ». Ce tampon dont les propriétés chimiques sont liées, entre autres, au caractère ampholyte de l'ion hydrogénocarbonate HCO3– (plus exactement aux couples acide-base CO32-/HCO3– et HCO3–/H2CO3) est une solution aqueuse qui se comporte en base vis-à-vis des acides introduits, et en acide vis-à-vis des bases. Les poumons, en éliminant juste la quantité de CO2 qu'il faut, régulent remarquablement cet équilibre. L'excès d'acidité est également évacué par les reins, sous forme d'ions NH4+. Ce qui ajoute un mécanisme de sécurité à cet équilibre. Changer donc le pH du sang par l'absorption d'une eau basique ou acide m'apparaît plutôt difficile, voire pratiquement impossible. Une alimentation à prédominance carnée peut y contribuer. À moins qu'on me prouve le contraire, je me permets de douter de l'efficacité de l'absorption d'eau basique pour compenser une acidification d'origine métabolique.
Suivant les recommandations de la plupart de spécialistes en diététique, le citron est un aliment « alcalinisant ». Il en est de même avec les légumes lactofermentés comme la choucroute. Tous les jus de fruits sont acides, certains voire même très acides! Faut-il pour autant en déconseiller la consommation? Assimiler donc notre corps à un ballon de chimiste dans lequel pour diminuer l'acidité on ajoute de l'eau basique est une vision que j'ai du mal à partager.
Nous pouvons donc admettre, avec peu de risques de se tromper, que les propriétés acide-base des boissons et des aliments ne peuvent avoir une influence décisive sur l'état acide ou basique de notre sang ou de nos tissus. S'il en était ainsi, et si l'on admettait les affirmations des promoteurs des eaux basiques, dans les régions où l'eau des sources et des puits sont franchement basiques, la population devrait être en bien meilleure santé que partout ailleurs. La dureté de l'eau est souvent associée à un caractère basique. Vu la prédominance des régions où l'eau est naturellement dure (contient trop de calcaire), la vérification de cette hypothèse, par une étude épidémiologique, serait facile.
Sur de nombreux sites internet, on trouve les mêmes petits films démontrant le caractère bénéfique des eaux basiques. Passons en revue ces petites démonstrations expérimentales.
Ce test a pour but de montrer que les fruits et les légumes – même bio - « absorbent » le chlore contenu dans l'eau de distribution. Le chlore « se retrouverait donc dans les fruits ». Afin d'éviter l'absorption du chlore, il est donc souhaitable de remplacer l'eau de distribution par l'eau Kangen qui n'en contient pas [7].
On utilise donc un indicateur qui se colore en jaune en présence de chlore (Cl2) et devient incolore en son absence. Il s'agit en fait d'un indicateur colorié (appelé « indicateur redox ») qui réagit à l'activité électronique du milieu aqueux. Les fruits introduits dans l'eau de ville chlorée décolorent l'indicateur, ce qui montre clairement la neutralisation de l'effet du chlore par le caractère réducteur des fruits. Je ne puis toutefois pas partager la conclusion qui en est tirée. Les fruits « n'absorbent pas le chlore », mais leur jus – toujours chimiquement très réducteur – réduit le chlore Cl2 en ions chlorures Cl–, suivant la réaction :
Or, les ions chlorures sont absolument inoffensifs et, au lieu d'être « absorbés » par les fruits, ils restent dans l'eau. A propos de cette expérience, il serait plus juste de dire : « Le jus des fruits, toujours réducteur, désactive le chlore dans l'eau de distribution. Il en est de même avec l'eau Kangen, également à caractère réducteur. » [8]
Le but de ce test est de montrer que l'eau Kangen est basique – ce qui est rigoureusement vrai. Je me sens cependant un peu mal à l'aise lorsqu'on affirme que les eaux acides, comme l'eau de Perrier et toutes les boissons gazeuses, nuisent à la santé. Il serait intéressant d'entendre aussi à ce sujet l'avis des médecins et celui des conseillers scientifiques des firmes qui commercialisent des boissons gazeuses.
L'indicateur acide-base utilisé pour la démonstration se colore en bleu en milieu basique et se décolore en milieu acide. Plus le milieu est acide, plus il faut ajouter de l'eau Kangen. Dans une eau gazeuse, c'est le CO2 dissous sous forme d'acide carbonique H2CO3 qui fait descendre le pH jusqu'à 3. Le H2CO3 étant un acide faible, il y a donc moins d'un millième mole/litre d'ions acides H3O+ dans une telle eau. Si l'eau Kangen devait effectivement avoir un pH = 11, contenant environ un millième mole/litre d'ions basiques OH–, cette eau devrait facilement neutraliser un volume égal d'eau gazeuse et colorer en bleu la solution. Or, dans l'expérience présentée la solution reste incolore. On a probablement utilisé pour cette expérience une eau Kangen moins forte que pH=11, ou bien la boisson gazeuse était encore plus acide.
Ici, on montre que l'eau Kangen est capable d'émulsifier – et non pas « dissoudre » - les huiles et des graisses. Parler de « dissolution des graisses » est scientifiquement incorrect. Mais le but est de montrer que « les conglomérats moléculaires de l'eau basique Kangen sont plus petits, donc ils pénètrent mieux dans les cellules de l'organisme ». L'expérience présentée ne constitue nullement une preuve de cette affirmation.
Pour cela, des tomates cerises traitées aux pesticides liposolubles (solubles dans des huiles et des graisses), qui se trouvent sur la peau de ces fruits, sont placées dans un verre. En lavant ces fruits dans l'eau de ville, les pesticides ne sont évidemment pas enlevés puisqu'ils sont insolubles dans l'eau.
En versant un peu d'huile d'olive dans un verre, on voit que l'eau de ville ne se mélange pas avec l'huile. Par contre, l'eau Kangen, fortement basique met immédiatement l'huile en émulsion. Il n'y a évidemment pas de « dissolution », mais uniquement la formation de petites bulles d'huile enrobées d'ions basiques hydroxydes, ce qui confère à l'eau un aspect laiteux. Le phénomène qu'on appelle « émulsification » provient tout simplement de l'abaissement de la tension superficielle de l'eau suite à son caractère basique. On en conclut que l'eau Kangen peut aussi servir à nettoyer les tapis. Personnellement, je pense qu'il y a des produits commerciaux plus efficaces et moins chers pour cet usage.
Par après, l'eau de ville et l'eau Kangen en contact avec les tomates sont comparées. Cette dernière se colore en jaune rosâtre. On en conclut que cette coloration jaune contient les pesticides. De ce fait, les tomates et les légumes cuits dans l'eau Kangen auront un goût supérieur à ceux cuits dans de l'eau de ville.
A mon avis, bien que pour le prouver il faudrait faire d'autres expériences, la coloration rose peut aussi provenir de celle de la tomate attaquée par l'eau basique. Quant au goût des légumes cuits, l'affirmation est juste, non pas à cause du caractère basique de l'eau, mais à cause de la purification que l'eau de ville a subi avant l'électrolyse. Une simple microfiltration (bien moins chère que l'eau Kangen) suivie d'un passage sur charbon actif améliore aussi d'une façon spectaculaire le goût de l'eau et des légumes qu'on y cuit.
Cette expérience ne prouve pas le fait (d'ailleurs contesté par certains scientifiques) que les eaux basiques ont des clusters de plus petite taille que les eaux neutres ou acides.
Le but de ce test est de montrer que cette eau est capable de pénétrer plus facilement dans les cellules végétales pour en extraire des substances responsables de la coloration du thé. On en conclut que cette pénétration – due à la structure plus fine de l'eau Kangen – a également lieu au niveau des cellules du corps humain. L'expérience présentée n'apporte pas une preuve en ce sens. L'eau basique a effectivement une structure moins éclatée que celle d'une eau acide. Sa densité d'énergie de cohésion (ou sa pression interne qui est la dérivée de l'énergie interne E par rapport au volume V : ∂E/∂V) est aussi plus faible mais, comme nous avons vu précédemment, l'eau basique est neutralisée dans l'estomac et son caractère basique ne se manifeste plus au niveau de l'intestin grêle.
Pour comprendre cette expérience, il faut savoir que les substances responsables de la coloration du thé sont en fait des indicateurs acide-base, mais leur coloration change aussi un peu en fonction des propriétés redox de l'eau. En milieu acide ou neutre, ces indicateurs sont faiblement colorés ou incolores; en milieu basique, par contre, ils prennent une coloration orange plus ou moins foncée. L'intensité de la coloration dépend essentiellement du pH de l'eau et non pas du « pouvoir pénétrant » de ses molécules.
Le lecteur peut faire à ce sujet une expérience intéressante. Préparer du thé avec de l'eau de ville à peu près neutre. Verser le thé dans deux verres identiques. Dans l'une, ajouter un peu de jus de citron, dans l'autre quelques gouttes de vinaigre. Dans les deux cas, suite à l'acidification, on observe une décoloration : le thé devient jaune pâle.
Ce test se propose de montrer que l'eau Kangen « est très forte en antioxydants ». On utilise un millivoltmètre censé mesurer le « taux d'oxydation » (?) ou l'ORP de l'eau. D'après l'expérimentatrice, quand l'ORP est positif, l'eau est « oxydante »; quand la valeur est négative, l'eau devient « antioxydante ». Pour elle, le brunissement d'une pomme coupée en deux est signe d'oxydation. Elle signale également que « la vitamine C a un ORP de -50 » millivolts. La vitamine C (acide ascorbique) est effectivement un réducteur qui abaisse la valeur de l'ORP. Ce qui montre bien que les réducteurs ont un ORP négatif. « Le thé vert est à -100 », ce qui signifierait qu'il est encore plus antioxydant que la vitamine C. « L'huile de foie de morue est à -200 », elle est donc encore plus antioxydante [9]. Ici aussi je me sens un peu mal à l'aise lorsqu'on fait entendre que le thé vert avec son ORP -100 serait « plus réducteur » que l'acide ascorbique dont l'ORP ne serait que -50. La valeur de l'ORP est proportionnelle au logarithme de la concentration. Le pouvoir réducteur se compare donc à concentrations égales. Afin d'effectuer une comparaison valable, comment calculer la « concentration molaire » d'un thé vert ou celle d'un jus de citron?
La situation est plus complexe qu'elle ne l'est présentée sur ce petit film. La mesure de l'ORP ne reflète pas d'une manière aussi simple le pouvoir oxydant ou réducteur d'une solution aqueuse. Pour interpréter valablement les mesures de potentiel (selon l'équation (13) du chapitre sur la théorie), il faut avoir recours à la théorie unitaire des réactions redox et acide-base [10].
Les eaux minérales présentées dans l'expérience sont toutes légèrement oxydantes, indifférentes ou légèrement réductrices au point de vue redox. Leur ORP reflète donc surtout leur acidité ou basicité et, dans une moindre mesure seulement, leur caractère antioxydant. Leur caractère redox est quantifié par la valeur du rH2 (quatrième colonne du tableau) calculée à partir du pH et de l'ORP mesurés. Pour rappel : quand le rH2 est inférieur à 28, l'eau est antioxydant, quand il est supérieur à 28, l'eau est oxydant par rapport à l'état de référence qui est l'eau chimiquement pure..
Pendant ce test, on montre comment l'eau Kangen est capable de neutraliser une solution Bétadine (désinfectant). Il s'agit d'une solution bactéricide contenant de l'iode. Cette propriété provient de son caractère oxydant (capteur d'électrons). Grâce à l'adjonction de l'eau Kangen, la solution initialement brune se décolore, montrant la disparition de l'oxydant. C'est la seule expérience présentée par les promoteurs de l'eau Kangen qui soit convaincante. C'est la seule expérience présentée par les promoteurs de l'eau Kangen qui soit convaincante. On voit effectivement la désactivation d'un oxydant par réduction.
Cette propriété est à la base des effets spectaculaires observés dans le domaine des applications médicales, mais pas le caractère basique.
Lors de la présentation de ses propriétés « antioxydantes », l'eau Kangen est souvent comparée aux eaux minérales vendues dans le commerce. La présentatrice du petit film de démonstration insiste sur le fait que les eaux gazeuses acides et même les eaux qui ont un ORP positif sont « nuisibles à la santé, car elles sont oxydantes et provoquent l'acidification de l'organisme ».
En lisant attentivement le chapitre consacré à la théorie unitaire des réactions redox et acide-base, on découvre que:
(#tableau)
Dans le tableau qui suit, nous avons repris des mesures de l'ORP faites sur un site faisant la promotion de l'eau Kangen (le site Aquarion). À la quatrième colonne, nous avons indiqué la valeur du rH2 calculée au départ de pH et de ORP présentés (après correction)..
Caractéristiques électrochimiques comparatives de différentes eaux du marché (comparées à une eau de type « Kangen ») | ||||
Le nom de l'eau | pH | ORP en mV (non corrigé) |
rH2 (calculé) |
Caractère de l'eau |
Aquafina | 5,34 | +381 | 30,3 | Oxydante |
Arrowhead Spring Water | 7,42 | +275 | 30,9 | Oxydante |
Évian | 7,64 | +295 | 32,0 | Oxydante |
Fiji | 7,60 | +357 | 34,0 | Oxydante |
Smart Water | 5,90 | +305 | 29,9 | Indifférente |
Real Alkalized Water | 7,90 | -25 | 21,7 | Réductrice |
Evamor | 9,18 | +174 | 31,0 | Oxydante |
Penta | 5,27 | +390 | 30,5 | Oxydante |
Essentia | 9,26 | +179 | 31,3 | Oxydante |
Alive Wellness Water | 3,24 | +415 | 27,3 | Indifférente |
Vitamin Water | 3,34 | +438 | 28,2 | Indifférente |
Dasani Plus | 3,04 | +290 | 22,6 | Réductrice |
Vital Lifestyle Water | 3,72 | +426 | 28,6 | Indifférente |
Crystal Geyser Sparkling | 5,72 | +324 | 29,2 | Indifférente |
Perrier | 5,53 | +392 | 31 | Oxydante |
Aquarion Water Ionizer | 10,5 | -850 | -1,0 | Très réductrice |
En regardant les valeurs de l'ORP (mesurées) et les valeurs de rH2 calculées au départ de l'ORP et du pH, on voit immédiatement que les conclusions tirées en se basant uniquement sur l'ORP mesurés diffèrent de celles issues d'un calcul électrochimique rigoureux.
Nous insistons sur le fait que l'ORP d'une eau qu'on rend progressivement basique (avec de la soude par exemple), diminue linéairement avec le pH. Cependant, pendant cette opération le rH2 reste constant! Les propriétés redox ne sont pas modifiées par la soude. Ici, la diminution de l'ORP n'indique absolument pas une augmentation du caractère antioxydant. À partir de l'équation (14) du chapitre sur la théorie, on tire :
La relation (2) obtenue montre clairement que la valeur de E (donc celle de l'ORP) diminue avec l'augmentation du pH. Il n'est donc pas étonnant que les eaux basiques, même quand elles ne sont pas réductrices, ont un potentiel E (ou ORP) très bas, voire négatif. Cette valeur basse n'a rien à voir avec le caractère « antioxydant ».
De même, une eau acide (pH bas), même indifférente (rH2 = 28), aura un potentiel E élevé, sans qu'elle soit nécessairement oxydante. Lorsque l'ORP devient faible, l'eau peut devenir réductrice malgré le caractère acide. Un bon exemple en est l'eau « Dasani Plus » avec pH=3,4 et un ORP=+209mV (non corrigé). Malgré cela, son rH2=22,6 ce qui classe cette eau dans la catégorie « fortement anti-oxydante ».
Le contre-exemple est l'eau basique « Evamor » avec un pH=9,18 et un ORP=+174 (donc plus faible que celui de l'eau « Dasani Plus »). Cette eau, en débit de son caractère basique et son ORP peu élevé est quand-même oxydante, avec un rH2=31. C'est le rH2 moyen des eaux de distribution désinfectées au chlore. Ce caractère est encore plus accentué dans le cas de l'eau « Essentia ».
L'eau provenant d'un appareil d'hydrogénation performant, avec un pH=10,5 et un ORP=-850mV bat évidemment toutes les eaux minérales avec son caractère réducteur (antioxydant). Son rH2 calculé est de –1!
Dès le moment où ce n'est pas l'ORP mesuré qui sert à évaluer le caractère antioxydant d'une solution aqueuse, mais l'activité d'hydrogène [H2], ou plus exactement son logarithme (rH2=-log[H2]), c'est en fonction de cette nouvelle donnée que nous devons examiner les effets thérapeutiques éventuels d'une eau hydrogénée. L'activité thermodynamique de l'hydrogène en solution aqueuse est aussi déterminée par la forme que l'hydrogène dissous prend dans l'eau. A cette fin, examinons les phénomènes qui ont lieu à la cathode et à l'anode dans une cellule d'électrolyse.
L'eau hydrogénée pour usage thérapeutique se forme dans une cellule d'électrolyse à la cathode.
Pour une meilleure compréhension de ce qui suit, le lecteur a intérêt à lire au moins dans les grandes lignes la page consacrée à la théorie unitaire des réactions acide-base et oxydation-réduction.
La cathode est une électrode métallique inerte (faite de platine et/ou de titane [11] ou d'un autre métal peu oxydable) capable de fournir des électrons. Elle porte une charge électrique négative qui attire les cations – d'où le nom « cathode » (cations = ions portant une ou plusieurs charges positives). .
En matière de cation, dans l'eau de ville il y a surtout du calcium, du sodium et, en plus faible quantité, du magnésium et du potassium. Ce sont des métaux alcalins et alcalino-terreux qui ont une très grande affinité vis-à-vis de l'eau. Les ions de ces métaux : Na+, Ca2+, K+ et Mg2+ sont donc attirés par la cathode où ils se déchargent pour former les métaux correspondants : Na, Ca, K, et Mg. Ces métaux ne peuvent cependant pas se déposer sur l'électrode, car ils réagissent immédiatement avec l'eau et se remettent en solution
...pour former les hydroxydes correspondants NaOH (soude caustique) et Ca(OH)2 (chaux éteinte). Il en est de même avec le potassium et le magnésium. Il se forme en même temps de l'hydrogène dit « naissant », un atome neutre d'hydrogène H· possédant un électron non apparié. Il s'agit ici d'une sorte de « radical libre » qui ne peut pas exister seul dans l'eau (pas plus que le proton H+).
Pour l'atome d'hydrogène formé à la cathode, il y a – théoriquement – deux possibilités :
En réalité, les deux phénomènes coexistent : on observe un dégagement d'hydrogène H2 et aussi la formation de la forme stabilisée de l'hydrogène naissant.
À la température ambiante, la solubilité de l'hydrogène dans l'eau est de 0.0214 vol/vol, d'où son activité [H2]=10-3 mole/litre ce qui correspondrait théoriquement à un rH2=3. Comparons à présent cette valeur à celle mesurée dans l'eau Kangen forte, avec un pH=11,5 un potentiel ORP de -650 mV (valeur corrigée par rapport à l'électrode normale d'hydrogène en fait la valeur non corrigée – donc lue sur l'instrument de mesure – est de -850 mV).
Avec ces données, on calcule le rH2 à l'aide de la formule
La valeur de rH2=1 ou [H2]=0,1 signifie que dans l'eau Kangen forte, l'activité d'hydrogène est 100 fois supérieure à la solubilité naturelle de l'hydrogène. Force est de constater que l'hydrogène actif présent dans cette eau ne provient pas de la dissolution simple d'hydrogène H2* formé.Pour l'hydrogène actif, il faut donc admettre l'existence d'une autre forme, non signalée jusqu'à présent, pour se maintenir en solution. La question se pose : comment une électrode métallique peut-elle électriquement détecter la présence des molécules neutres (donc sans charge électrique), comme le H2 dissous dans l'eau? L'observation est pourtant formelle : même le simple barbotage de l'hydrogène gazeux fait immédiatement baisser l'ORP mesuré. Ce phénomène n'est pas possible sans l'apparition d'une espèce ionique portant une charge électrique négative, susceptible d'abaisser le potentiel de l'électrode. La question est de savoir quelle est la forme anionique de l'hydrogène susceptible d'abaisser l'ORP ? [12].
On voit donc que la découverte de l'eau hydrogénée par électrolyse en entraînera d'autres dans le domaine de l'électrochimie fondamentale. Les considérations développées par la suite ne sont que des hypothèses de travail qui doivent être confirmées par d'autres expériences, mais aussi par des calculs de mécanique quantique [13]
.Le fait expérimental basé sur la comparaison du rH2 mesuré dans l'eau Kangen et celui calculé à partir de la solubilité d'hydrogène dans l'eau ne constitue qu'une preuve expérimentale indirecte de l'existence de structures qui stabilisent l'hydrogène naissant. A ma connaissance, l'eau Kangen n'a jamais fait l'objet d'une étude théorique (calculs de mécanique quantique) sur les structures moléculaires qui peuvent y être présentes.
Voici une des hypothèses qu'on pourrait formuler :
Deux atomes d'hydrogène « naissant » formant une molécule excitée H2* (l'astérisque * indique le caractère instable, dit « excité ») qui, en milieu basique, est facilement polarisable par le champ électrostatique d'un ion d'hydroxyde OH–. Ce dernier en capte un proton H+ pour se transformer en eau : en fait, l'affinité des ions OH– est grande vis-à-vis des protons H+. Il reste donc un anion d'hydrogène H– (que certains appellent « hydrure ») possédant une charge électrique négative.
En fait, les deux électrons de cet ion sont placés sur une orbitale 1s qui, de ce fait, est complet (possède la configuration électronique stable de l'hélium) : les électrons sont appariés (spin antiparallèle). A cause d'un déséquilibre électrostatique, le noyau de l'hydrogène n'est pas capable de « retenir » un deuxième électron. Les molécules dipolaires d'eau, avec leur charge positive située sur les deux hydrogènes, attirent donc cet anion instable pour former un nouvel ion que j'appellerais « hydranion » : H3O– [14] ou ion hydrure H– hydrolysé. La charge électrique supplémentaire de l'anion d'hydrogène cherche donc une structure de relaxation. Dans un plus grand ensemble (H3O– étant plus grand que H–), son énergie est mieux répartie, ce qui stabilise la configuration. Au point de vue de mécanique quantique, il s'agit de la stabilisation d'une particule (l'électron supplémentaire de l'hydrogène, responsable de la charge négative) enfermée dans une « boîte » (une structure moléculaire) plus grande. Grâce aux liaisons d'hydrogène, cet électron devient encore plus stable dans des structures éphémères polymériques de plus grande taille, toujours présentes dans l'eau. Le fait expérimental prouve l'existence de cet électron actif, mais lié à une structure moléculaire plus étendue, puisque le potentiel descend à une valeur incompatible avec la solubilité d'hydrogène. En toute rigueur, on ne peut même pas parler de l'hydranion comme d'un ion autonome. Il ne peut exister sans la structure polymérique de l'eau qui stabilise son énergie. Au point de vue électrochimique, ce fait se manifeste par la mesure d'une activité électronique plus élevée (rH2 bas) que celle calculée au départ de la solubilité de l'hydrogène dans l'eau.
La question fondamentale à poser est la suivante : pourquoi le potentiel d'une électrode de platine baisse-t-il suite à un barbotage d'hydrogène dans l'eau? La réponse est dans l'apparition d'un anion d'hydrogène portant une charge négative.
Lorsqu'on barbote de l'hydrogène gazeux dans l'eau, au fur et à mesure de la dissolution des molécules neutres de H2, le rH2 de la solution descend. En l'absence d'électrolyse, on pourrait supposer que l'hydrogène gazeux H2 dissous dans l'eau serait responsable de l'abaissement de l'ORP. Comme nous l'avons signalé plus haut, la diminution du potentiel d'une électrode de platine ne peut intervenir que par l'adsorption de charges négatives supplémentaires sur l'électrode de mesure (l'électrode de platine dont on mesure le potentiel par rapport à l'électrode de référence Ag/ACl). L'adsorption des molécules électriquement neutres comme H2 ne peut pas influencer le potentiel mesuré. La diminution spectaculaire du potentiel (ORP) n'est imputable qu'à la formation d'anions – du H3O– en l'occurrence – qui se formeraient dans l'eau, même sans électrolyse, par la réaction spontanée suivante :
Suite à l'apparition d'ions hydroxonium H3O+, une autre réaction intervient instantanément :
…qui stabilise le pH, par la consommation d'ions OH–. Le seul effet qu'on observe est l'abaissement du potentiel dû à l'apparition des hydranions H3O–. Par ailleurs, ce fait prouve aussi la réalité physico-chimique de la notion du rH2. Le potentiel est abaissé aussi bien par les ions OH– que par les hydranions. Dans les deux cas l'ORP mesuré diminue, mais seule l'activité d'hydrogène, qui se manifeste par les hydranions, modifie les propriétés
Dans une telle solution, en dépit de l'augmentation de la concentration des ions H2, le pH n'augmente pas (fait expérimental). La raison en est simple: la diminution de la concentration des ions hydroxydes OH– est compensée par l'apparition de l'hydranion qui, par contre, abaisse l'ORP. Il y a donc effet de compensation. En résumé: la diminution de l'ORP pendant le barbotage d'hydrogène H2 gazeux est régulée par la constante d'équilibre (à mesurer expérimentalement) de la réaction H2 + 2H2O H3O+ + H3O– où [H2] est la solubilité de l'hydrogène gazeux et [H3O–] est l'activité d'hydrogène calculée à partir de la mesure de l'ORP.
Au point de vue de la structure géométrique, l'hydranion H3O– se forme par des liaisons du type σ (prononcer « sigma ») entre l'oxygène central central de l'eau et l'atome d'hydrogène qui se forme à la cathode. Il reste encore sur l'oxygène un doublet d'électrons non liants. D'après la théorie de VSEPR du chimiste canadien Gillespie, cette situation correspond à une forme moléculaire en pyramide à base triangulaire. En effet, un des deux électrons de l'ion d'hydrure H– forme avec un électron non apparié de l'oxygène une liaison σ. L'autre électron de l'hydrogène H–, avec le dernier électron (toujours non apparié) de l'oxygène, forme une paire circulant sur un orbital non liant. Autour de l'oxygène, cet orbital non liant se situe au sommet de la pyramide à base triangulaire. De ce fait, les quatre paires d'électrons (trois liantes et un non liant) autour de l'oxygène forment une structure en forme de tétraèdre dont le centre est l'atome d'oxygène. La molécule (ou plus exactement l'ion) H3O– a une structure identique à celle de la molécule d'ammoniac NH3. Ici aussi, l'azote central possède au sommet d'une pyramide à base triangulaire une paire d'électrons non liants. De ce fait, l'hydranion est aussi une base de type Lewis. La différence entre NH3 et H3O– réside dans le fait que l'oxygène possède un électron de valence de plus que l'azote, ce qui confère à l'ensemble H3O–, une charge électrique globale négative.
Au cas où la viabilité de cette structure devait être confirmée par des calculs de mécanique quantique, on aurait une explication de l'augmentation spectaculaire de l'activité électronique dans l'eau hydrogénée obtenue à la cathode. La diminution du rH2 (fait expérimental!) peut rendre toute la solution aqueuse instable au point de vue thermodynamique, dès que l'on atteint (ou l'on dépasse même) la limite thermodynamique de stabilité de l'eau (rH2=0). Nous avons de bonnes raisons de penser qu'une eau thermodynamiquement instable aura des propriétés biologiques (médicinales) tout à fait remarquables. Avec l'hydranion, la médecine dispose d'un facteur puissant pour modifier les propriétés électrochimiques des liquides à l'intérieur même des cellules.
Pour retrouver son équilibre, cette solution doit dégager de l'hydrogène moléculaire H2. Le tout est de savoir quel est le temps moyen de vie d'un hydranion H3O–? D'après les observations, la décroissance des propriétés réductrices de l'eau hydrogénée, donc la désactivation des hydranions, prend plusieurs heures. Le processus de disparition des hydranions a très probablement lieu suivant une décroissance exponentielle de premier ordre [15]. Donc, pour profiter des propriétés antioxydantes de l'eau hydrogénée, il vaut mieux la consommer peu après la préparation.
Chimiquement, l'hydranion H3O– est un véritable « tueur de radicaux libres » d'une efficacité redoutable. Il est responsable de l'activité électronique extrêmement élevée (rH2 très bas) de l'eau hydrogénée.
À la lumière de ce qui précède, appeler l'eau hydrogénée « eau ionisée » ne correspond pas à une réalité physique. Pendant l'électrolyse, le nombre d'ions négatifs et positifs ne change pas. Par contre, la solution acquiert une activité électronique élevée, donc des électrons disponibles pour la désactivation des radicaux libres. Il est donc plus juste de parler d'eau électronisée, ou à défaut, d'eau hydrogénée. Le terme « eau hydrogénée » reflète la réalité, car son efficacité tient à l'activité d'hydrogène [H2] élevée qui se traduit par un rH2 = log [H2] bas.
Au point de vue thermodynamique, la désactivation des radicaux libres par les hydranions provient de la tendance énergétique (enthalpie libre ΔG°298 négative pour le processus) d'une solution instable pour retrouver son équilibre. C'est le véritable secret de l'eau hydrogénée. En ce sens, elle diffère fondamentalement de toutes les solutions aqueuses à rH2 bas obtenues par la présence des enzymes réducteurs (Algother, Mycothers. Ferments de vie, etc.), mais aussi des aliments lactofermentés et des jus de fruits.
Nous avons vu que l'existence de l'hydranion est liée à une ou éventuellement plusieurs structures moléculaires dans un environnement hors du domaine d'existence thermodynamique des solutions aqueuses. Son activité est précisément liée à cet état de déséquilibre – dit « métastable ». Le « moteur » de son action pour désactiver les radicaux libres est la diminution de l'enthalpie libre ΔG°298 de la solution pour retrouver son équilibre.
Une des questions primordiales est de savoir si un tel état métastable peut ou non exister hors du milieu aqueux. On trouve actuellement dans le commerce des produits solides appelés « Active-H » ou Microhydrin® qui, une fois mis en contact avec l'eau, y généreraient des hydranions. Si tel était réellement le cas, nous ne pouvons que regretter le fait que la nature de ces produits ne soit pas communiquée au monde des scientifiques. Le produit Mycrohydrin a fait l'objet d'une décision en France, de la Cour de Cassation, Chambre Criminelle, pour « délit de pratique commerciale trompeuse ». D'après le fabricant, la source des anions d'hydrogène H⁻ est un silicate minéral sous forme de nanoparticules qui, par la même occasion rend la solution basique. Pour un chimiste, la question se pose alors automatiquement : ne s'agit-il pas plutôt de la présence d'un métal alcalino-terreux (du calcium ou de magnésium par exemple) réduit en nanoparticules, dont le fabricant ne parle pas? Ces métaux au contact de l'eau produisent de l'hydrogène et rendent l'eau alcaline.
Attention aux fraudes! Le fait, que la majorité du monde scientifique n'utilise pas la notion du rH2 ouvre la voie aux fraudes en matière de compléments alimentaires ou médicaments vendus pour « stopper les radicaux libres ». En effet, n'importe quel produit basique dissous dans l'eau en abaisse l'ORP; ce fait mène alors à une interprétation que l'eau est un milieu où les radicaux libres seraient « neutralisés ». En réalité, l'adjonction d'une base, en vertu de l'équation (13), en augmentant le pH, entraîne une diminution de l'ORP (E dans la formule), sans modifier les propriétés redox. L'adjonction d'un réducteur, qui abaisse le rH2, n'implique pas encore une lutte efficace contre les radicaux libres. S'il en était ainsi, n'importe quel vin serait un médicament contre les radicaux libres.
Sur base de ce que nous avons mis en évidence sur le mécanisme de formation des hydranions dans une cellule d'électrolyse, nous pouvons proposer la fabrication d'un médicament qui conserve à l'état solide les qualités d'une eau Kangen forte. Un des « effets secondaires » d'un tel médicament serait son caractère basique. C'est la raison pour laquelle nous préférons de nous en tenir aux eaux hydrogénées ayant un pH proche de la neutralité.
Faute de disposer des données validées sur les propriétés thérapeutiques des eaux hydrogénées, nous sommes réduits à formuler des hypothèses quant à ses applications médicales. Pour cela, nous nous basons sur la théorie bioélectronique de Louis-Claude Vincent. Cette théorie qui a connu un succès certain dans les années 1960 et 1970, n'a malheureusement pas été retenue par le monde médical. Une des causes de ce refus tient à la mise à l'écart de la notion du rH2 par les électrochimistes. Lire à ce sujet l'article publié sur la mémoire de l'eau.
Il est un fait qu'avant même et lors de l'apparition d'un cancer, on détecte toujours les radicaux libres dans le sang. Ce sont des formations moléculaires électriquement neutres, possédant un électron non apparié sur une orbitale moléculaire du type σ (prononcer « sigma »). En regardant le diagramme de Vincent on découvre le fait que le terrain propice aux maladies cancéreuses et virales se trouve dans le domaine basique et oxydé. Les coordonnées bioélectroniques (pH, rH2 et résistivité ρ [prononcer « rô »] ou conductivité κ [prononcer « kappa »]) du sang des personnes atteintes d'un cancer se trouvent en milieu oxydé où – faute d'électrons actifs – les radicaux libres sont chimiquement stabilisés. La modification du terrain bioélectronique dans le sens de l'abaissement du rH2 (augmentation de l'activité électronique) crée automatiquement un milieu où les radicaux libres sont désactivés. Ce n'est pas pour rien que tous les aliments conseillés pour la prévention du cancer (légumes lactofermentés, fruits) ont un rH2 très bas.
Linus Pauling et Albert Szent-Györgyi (deux prix Nobel) ont aussi découvert les vertus anticancéreuses de la vitamine C dont ils recommandaient la consommation en quantités élevées. Faute de connaître la notion du rH2 et la bioélectronique, ils attribuaient cet effet à la molécule de la vitamine C, alors que l'effet en question est uniquement lié aux propriétés réductrices (rH2 bas). [16]
Pour revenir aux radicaux libres, il y a des chances que leur présence ne soit pas la cause de la maladie, mais seulement un indice pour signaler que le terrain de l'organisme est propice à l'apparition du cancer. D'après Daniel Pinon (cité par Roger Castell), le rH2 de l'organisme (surtout celui du sang mesuré « in vivo », donc pas sur un échantillon de prise de sang additionné d'héparine) régule le rapport des ions comme Na+/K+ et de Mg²+/Ca²+ dans le sang. Celui-ci, à son tour, détermine les potentiels électriques dans les cellules. Les anomalies de ces potentiels (visibles au microscope sur des coupes de cellules colorées avec un indicateur redox) provoquent des perturbations dans la division cellulaire qui est à l'origine du cancer. Se focaliser donc sur les radicaux libres et leur attribuer une importance démesurée comporte un risque de dérapage, car à ce niveau on ne s'attaque pas à la cause de la maladie, mais à une de ses manifestations. La médecine bioélectronique s'attaque à la cause. A titre d'exemple, actuellement on essaie de détruire les virus réputés pathogènes, avec des médicaments. En médecine bioélectronique, on modifie le terrain (les coordonnées bioélectroniques du sang) dans le sens de rendre impossible la multiplication des virus. Dans le premier cas, on lutte contre quelque-chose, dans le deuxième, on aide l'organisme à régler le problème.
Sachant cela, on peut se poser des questions sur la chimiothérapie. Toujours, d'après Daniel Pinon, tous les médicaments de chimiothérapie sont oxydants. Outre les effets secondaires dévastateurs, ils détruisent les cellules cancéreuses, mais déplacent le terrain bioélectronique de l'organisme vers le cancer. La modification thérapeutique des coordonnées bioélectroniques (surtout l'abaissement du rH2) est la solution, du moins théoriquement, pour la maîtrise de plusieurs maladies comme les cancers, l'ostéoporose, la coxarthrose, la sclérose en plaques et toutes les maladies virales, et peut-être d'autres aussi... Seulement, la médecine bioélectronique n'a, jusqu'à présent, pas disposé d'un médicament vraiment efficace pour abaisser le rH2 du sang. L'eau hydrogénée avec un rH2 zéro, ou même négatif est une ouverture vers des soins innovants, très bon marché et sans effets secondaires connus. Le problème est que ni les médecins, ni les biologistes qui étudient les propriétés de l'eau hydrogénée, ne connaissent la bioélectronique médicale. En ignorant le rH2, ils ne peuvent que « tâtonner », car ils manquent d'un outil pour évaluer avec précision les propriétés « antioxydantes » des liquides de l'organisme (comme le sang, l'urine, la salive ou les liquides intercellulaires) et des eaux thérapeutiques. Comme nous avons vu plus haut, l'interprétation basée sur la mesure de l'ORP peut aboutir à des erreurs. Par la suite, nous allons voir les possibilités thérapeutiques des eaux formées aux compartiments anodique et cathodique d'une cellule d'électrolyse.
Les anions qui portent les charges négatives dans la cellule d'électrolyse sont pour la plupart des chlorures, des carbonates et des sulfates. Eu égard aux propriétés redox du couple Cl–/Cl2, ce sont surtout les chlorures qui se laisseront le plus facilement oxyder sur l'anode, suivant la réaction :
L'ion chlorure Cl– cède donc son électron à l'anode et se transforme en chlore « naissant » Cl* extrêmement actif. Le chlore naissant est un radical libre très réactif possédant un électron non apparié. Son activité tient à sa tendance à capter un électron supplémentaire pour se transformer en ion chlorure Cl– dont la configuration électronique en octet (= 4 paires d'électrons) extrêmement stable, est identique à celle de l'argon. Deux radicaux Cl* peuvent se combiner pour donner du chlore Cl2* activé suivant la réaction :
N.B. L'astérisque * signale l'état « activé » de la molécule. Grâce à sa grande réactivité, le chlore déplace l'équilibre H3O+/OH– en consommant les ions OH– par la réaction :
Les ions hypochlorite ClO–, avec les ions de sodium toujours présents dans l'eau de ville, forment l'hypochlorite de sodium NaClO dont la solution aqueuse n'est autre que l'eau de Javel (également fabriquée par électrolyse). Avec la dissolution du chlore et la formation d'ions hypochlorite, grâce à la consommation d'ions OH–, l'eau devient de plus en plus acide. On comprend à présent les propriétés acides et antiseptiques de l'eau qui se forme à l'anode.
Il ne s'agit cependant pas d'une simple solution diluée d'eau de Javel. D'autres réactions ont lieu sur l'anode, comme l'oxydation (enlèvement d'électrons) des ions d'hydroxyde :
…qui modifient en profondeur les propriétés de l'eau qu'on pourrait appeler « eau désélectronisée ». En effet, l'oxygène naissant O:* est aussi un radical libre, possédant deux électrons non appariés (désignés par « : » dans la formule) dans la couche de valence. Il s'agit d'une forme très réactive de l'oxygène, responsable de l'activité électronique très faible de l'eau qui en contient. Même si deux atomes d'oxygène naissant peuvent se combiner suivant la réaction 2O:* → O2 pour donner de l'oxygène gazeux (apparition de bulles d'oxygène qu'on observe à l'anode), il en reste suffisamment en solution pour augmenter le rH2 de l'eau. Si, au début de l'électrolyse le rH2 était d'environ 28, lorsqu'à la cathode le rH2 descend à 0, à l'anode, grâce au dégagement d'oxygène (où l'activité d'oxygène est unitaire, [O2]=1), le rO2 = -log[O2] devient 0. De ce fait, en vertu de l'équation (8) :
…le rH2 de l'eau à l'anode peut monter jusqu'à 42. C'est la limite supérieure de stabilité thermodynamique de l'eau, avec dégagement d'oxygène.
Nous pouvons facilement avoir une preuve expérimentale de ces réactions en comparant le rH2 de l'eau anodique avec celui d'une eau non électrolysée contenant la même quantité d'hypochlorite de sodium.
Donc, parallèlement à la formation d'hypochlorite de sodium, l'anode « avide d'électrons » attire aussi les ions hydroxydes. Leur oxydation déclenche un processus de désélectronisation de l'eau, entraînant une augmentation spectaculaire de l'activité d'oxygène. En fait « l'oxygène naissant » à l'anode peut prendre deux formes :
…et
Ces deux formes sont donc : O:* et HO·*. Rappelons que l'oxygène « naissant » O:* possède deux électrons non appariés; de ce fait, il est très réactif. Deux O:* donnent naissance à une molécule O2, d'où le dégagement d'oxygène gazeux. Parallèlement, le HO·* est un radical libre qui possède aussi un électron non apparié. Deux de ces radicaux libres peuvent aussi se mettre ensemble pour donner naissance à du peroxyde d'hydrogène excité :
Le caractère oxydant remarquable de l'eau anodique obtenue est imputable au mélange d'ions hypochlorite et du peroxyde d'hydrogène activé. La question est de connaître la véritable activité d'oxygène [O2]. La réponse ne peut être obtenue que par la mesure de l'ORP , ou plus exactement celle du rH2 de l'eau formée à l'anode.
A l'état normal, le peroxyde d'hydrogène se décompose spontanément en eau et en dioxygène : 2H2O2 → 2H2O + O2. Toutefois, l'oxygène gazeux formé au départ du peroxyde d'hydrogène excité, directement issu de l'électrolyse, a une activité thermodynamique supérieure à celle de l'oxygène gazeux dissous tout simplement dans l'eau [17].
(#aerobiose)Grâce à ce qui précède, nous pouvons donner une nouvelle définition, plus rigoureuse de l'aérobiose et de l'anaérobiose. Pour en savoir plus, il faudrait donc mesurer l'ORP et le pH de l'eau obtenue à l'anode. Quant à son acidité, on peut faire une estimation. Lorsqu'à la cathode, on obtient une eau basique de pH=11,5, en se basant sur l'équilibre des charges dans les deux compartiments d'électrolyse et en posant que l'eau initiale était neutre (pH=7), il y a des chances que le pH soit entre 3,5 et 4. Pour l'estimation de l'activité d'oxygène, supposons un pH=4, ce qui correspond à un pOH=10. En descendant le pH de 7 à 4, l'anode a donc oxydé environ un millième de moles/litre d'ions hydroxydes. Dans ces conditions, il s'est formé 5.10-4 mole d'oxygène O2* actif par litre. La limite inférieure pour le rO2 se situe donc à 3,3. En se basant sur l'équation (8) du chapitre sur la théorie, la limite supérieure du rH2 sera donc à rH2 = (84-3,3)/2 = 40,35. Cette valeur est pratiquement identique à celle calculée au départ de la solubilité de l'oxygène dans l'eau (rH2=40,2). Ce qui montre bien que l'activité de l'oxygène formée à la cathode n'a rien à voir avec la dissolution de l'oxygène gazeux venant de l'extérieur. Ce fait, remet en cause la définition classique de l'aérobiose liée à la présence de l'oxygène O2. Il serait plus juste de dire que dans un milieu aérobie, le rH2 est tout simplement supérieur à 28. Cette définition est plus rigoureuse et aussi plus facile à mesurer. En dessous de 28, le milieu est en anaérobiose.
Même faute de mesures de l'ORP, on peut admettre avec une bonne approximation que tout l'oxygène dissous dans l'eau anodique se trouve sous forme activée. Il est donc tout à fait légitime de parler d'« eau de Javel activée ». En se référant à l'eau hydrogénée obtenue à la cathode, l'eau formée à l'anode pourrait donc être appelée « eau oxygénée » (à ne pas confondre avec la solution diluée de peroxyde d'hydrogène H2O2 qu'on utilisait dans le temps pour décolorer les cheveux).
L'eau obtenue à l'anode a des chances d'avoir un rH2 bien au-dessus de celui de l'eau de Javel de même concentration en hypochlorite de sodium. L'eau anodique sera d'autant plus oxydant qu'elle est plus basique à l'entrée.
L'eau obtenue à l'anode s'apparente à l'eau « saturée en oxygène », mieux connue sous le nom « d'eau Kaqun » Il s'agit d'une eau dont la saturation en oxygène se fait à l'aide d'un procédé breveté et non divulgué. Ce que l'on sait est que la saturation se fait par électrolyse. En ce sens, sa fabrication est probablement semblable à celle de l'eau hydrogénée, mais l'accent est mis sur l'action de l'oxygène actif qui se forme à l'anode.
Il semblerait que l'eau à traiter passe plusieurs fois à travers les compartiments anodiques et cathodiques, respectivement. Grâce à cette astuce, il y a un mélange des eaux anodiques et cathodiques. L'oxygène étant moins actif que l'hydrogène, le mélange obtenu aura encore un caractère franchement antioxydant (un rH2 largement inférieur à 28), et cela, en dépit de la présence d'oxygène activé. Dans l'eau « Kaqun » fraîchement préparée, nous avons d'ailleurs mesuré des valeurs de rH2 assez basses. Dans l'eau mise en bouteille pour la boisson, nous avons mesuré des valeurs variant entre 11 et 17. Quant à l'eau de remplissage des baignoires thérapeutiques, le rH2 était proche de 20.
Avec l'eau « Kaqun », nous sommes en présence d'une autre application, extrêmement intéressante, de modification de l'eau par électrolyse. L'effet thérapeutique se manifeste d'une manière prononcée par usage externe (bains dans l'eau activée en oxygène). Nous ne disposons pas de données quant aux effets thérapeutiques par usage interne. D'après quelques témoignages, l'effet stimulant de l'oxygène aurait été observé.
De toute évidence, l'électrolyse modifie profondément les propriétés électrochimiques et biologiques de l'eau. Grâce à des astuces techniques, les modifications peuvent être dirigées dans différentes directions, comme le montre aussi la fabrication de l'eau « Kaqun » où les eaux anodiques et cathodiques sont mélangées. On y joue surtout sur les différences des activités de l'oxygène et de l'hydrogène formés.
Quant aux appareils où l'on met l'accent sur l'hydrogène et le caractère antioxydant, jusqu'à présent, on relève deux écoles :
Dans ces appareils, l'eau ne fait que passer à travers les deux compartiments entre les électrodes. Les parties anodique et cathodique sont séparées par une membrane qui laisse passer le courant, mais arrête le passage des ions. Le passage rapide de l'eau rend d'ailleurs impossible les échanges ioniques éventuels. On obtient ainsi à la cathode une eau basique et fortement antioxydante, tandis qu'au départ du compartiment anodique, on récolte une sorte de « sous-produit » : de l'eau acide fortement « oxydante ».
L'eau hydrogénée, tout en étant antioxydante est basique à des degrés divers. Le pH peut y monter au-dessus de 10, voire à 11, tandis que l'ORP peut descendre jusqu'à -800 mV. Ceci correspond à une activité d'hydrogène de rH2=33,8(-0,8+0,2)+2.11=1,72; à comparer avec les performances d'un appareil travaillant en « batch ».
Les promoteurs de ces appareils insistent sur le caractère basique de l'eau obtenue, « favorable pour neutraliser l'acidification de l'organisme ». Le caractère antioxydant est également mentionné, mais évalué uniquement sur base de la valeur de l'ORP non corrigée.
L'électrolyse s'y fait par remplissage d'une cruche avec l'eau à hydrogéner. Les électrodes en forme de grilles sont installées horizontalement et séparées d'une membrane semi-perméable. La cathode est placée au-dessus de l'anode. L'eau à hydrogéner, contenue dans la cruche, est en contact permanent avec la cathode, tandis que le compartiment anodique en dessous, est rempli d'eau avec une conductivité électrique de 150 à 200 µS/cm (prononcer : microSiemens par centimètre). Pour l'eau à hydrogéner, on conseille l'usage de l'eau de pluie filtrée ou de l'eau obtenue par osmose inverse, avec une conductivité électrique de moins de 50 µS/cm.
Grâce à ce dispositif, les ions acides H+ formés à l'anode peuvent facilement passer à travers la membrane vers le compartiment cathodique où ils réagissent avec les ions d'hydroxydes OH– formés à la cathode. Il y a donc neutralisation. Suite à l'hydrogénation, le pH de l'eau ne change pratiquement pas. On obtient donc de l'eau neutre. La cinétique d'hydrogénation est présentée dans le tableau suivant.
(#tableau_cin_hyd)La cinétique d'hydrogénation de l'eau
(dans un appareil de type « Lourdes ») |
||||
Temps d'hydrogénation (minutes) |
ORP en mV (non corrigé) |
E en Volt (corrigé) |
pH | rH2 |
0 | + 250 | + 0,450 | 6,30 | + 27,81 |
10 | - 400 | - 0,200 | 6,33 | + 5,90 |
20 | - 628 | - 0,428 | 6,29 | - 1,89 |
30 | - 745 | - 0,545 | 6,39 | - 5,64 |
40 | - 757 | - 0,557 | 6,41 | - 6,00 |
Note : mesures faites sur l'eau fournie par un appareil du type « Lourdes », après 2 mois d'usage continu E = ORP + 0,2 [Volt]; où 0,2 Volt est le potentiel de l'électrode de référence rH2 = 33,8E + 2pH |
En comparant les deux types d'appareils, on relève le fait que les appareils « Kangen » produisent de l'eau basique avec un rH2 qui peut descendre près du zéro. Les appareils du type « Lourdes » fournissent une eau neutre, avec une activité d'hydrogène très élevée (avec un rH2 qui peut même devenir négatif). Il apparaît clairement que les appareils du type « Lourdes », grâce à la neutralisation de l'eau à la cathode, fournissent une eau beaucoup plus antioxydante que les appareils du type « Kangen ». Le fabricant d'un autre appareil fonctionnant aussi en « batch », propose l'hydrogénation en 3 minutes. Le caractère basique de l'eau Kangen en diminue les performances au point de vue antioxydant, par rapport à une eau hydrogénée neutre.
En fait, pendant l'électrolyse, dans le compartiment cathodique, grâce à la neutralisation des ions OH-, on obtient une activité plus élevée d'hydrogène [H2], que l'on peut passer hors du domaine de stabilité thermodynamique d'une solution aqueuse. Le dégagement d'hydrogène gazeux signale la décomposition de l'eau. En fait, la limite inférieure de stabilité de l'eau se situe à rH2 = 0. En dessous de cette valeur (valeurs négatives pour le rH2) l'eau se décompose spontanément en hydrogène gazeux H2. La limite supérieure de stabilité se présente dans le compartiment anodique où le rH2 peut monter au-dessus de la limite de stabilité de l'eau rH2 = 42. On observe alors un dégagement d'oxygène gazeux.
(Note ajoutée le 3 janvier 2019.) La question qu'on peut se poser est de savoir quelle est la différence entre une solution aqueuse d'hydrogène H2 et de l'eau hydrogénée obtenue par électrolyse. La question est primordiale car dans les milieux scientifiques qui s'occupent des propriétés thérapeutiques des eaux hydrogénées, l'idée suivant laquelle c'est l'hydrogène moléculaire H2 qui serait responsable des effet observés s'étend de plus en plus. On propose même des appareils pour mesurer la concentration d'hydrogène moléculaire par titrage avec une solution oxydante contenant du bleu de méthylène, un indicateur coloré rédox. Cette idée trouve son origine dans l'hypothèse suivant laquelle l'hydrogène formé sur la cathode pendant l'électrolyse se dégage sous forme gazeuse et se dissout dans l'eau sous forme de molécules H2 dissoutes. Par la suite, nous indiquons des faits expérimentaux susceptibles de compléter cette hypothèse et placer l'hydrogénation dans un éclairage quelque-peu différent.
Deux faits expérimentaux conduisent à compléter la vision actuelle :
(Note ajoutée le 3 janvier 2019.) En nous rapportant au tableau ci-dessus on voit clairement qu'après un certain temps d'hydrogénation, des valeurs négatives du rH2 apparaissent. Pour comprendre ces valeurs négatives, il convient de retourner dans le temps au procès d'inquisition scientifique du chimiste américain W.M. Clark [Source : W.M. Clark, Editions « The Detemination of Hydrogen Ions » Baltimore Williams & Wilkins Co. (1920)] qui a créé alors la notion du rH, désignée plus tard par le symbole rH2. Les collègues de l'époque ne comprenaient pas le fait qu'une électrode de platine plongée dans l'eau pure peut avoir un potentiel qui correspond à une concentration d'hydrogène H2 de 10-28 atmosphère. Cela représente une seule molécule de H2 dans trente mille litres d'eau. « Une telle quantité ne peut pas déterminer le potentiel d'une électrode métallique. Il en résulte qu'un potentiel inexistant ne peut définir qu'une notion (le rH en l'occurrence) qui n'a pas de signification physique. » Telle était la sentence des collègues qui ont obligé Clark en 1924 à reconnaître publiquement son erreur et renier la notion de son rH.
En réalité, à l'époque on ne connaissait pas encore la notion d'activité thermodynamique, ce qui est à l'origine de cette erreur d'appréciation. En se basant sur les démarches des collègues de Clark, on peut aussi affirmer « qu'une valeur négative de rH2 n'a pas de signification physique » non plus. En effet lorsque le rH2=-1, la concentration d'hydrogène moléculaire devrait être 10 moles par litre. Ce qui représenterait 20 grammes d'hydrogène dissous par litre. Ceci est une absurdité puisque la solubilité de l'hydrogène dans l'eau est 10-3mole/litre (en toute rigueur à 25°C et sous une pression de un bar, cette valeur est de 7,8.10-4 mole/litre, correspondant à un rH2=3,1).
(Note ajoutée le 3 janvier 2019.) Afin de lever la contradiction entre l'hypothèse dominante (mettant « hors-la-loi » la notion du rH2) et la réalité des faits, il faut monter jusqu'à la définition de l'échelle des potentiels redox liée au potentiel zéro de l'électrode normale d'hydrogène. Il s'agit d'une électrode de platine plongée dans une solution de pH = 0 dans laquelle on fait barboter de l'hydrogène sous une pression de 1 bar. Le potentiel de cette électrode peut être calculé à l'aide de la loi de Nernst :
…où à pH=0 [H+]=1 et [H2] est supposé d'être 1, puisque la pression d'hydrogène est de 1 bar. On en conclut que E = 0 Volt. Le problème est qu'utilisée de la sorte, la formule (11) est incohérente suivant une analyse dimensionnelle. Dans l'argument de la fonction logarithmique il ne pourrait y avoir qu'un nombre sans dimensions, et non une grandeur exprimée en mol2/litre2.bar.
En réalité la concentration en hydrogène H2 de l'électrolyte est de l'ordre de 10-3mole/litre. En y barbotant de l'hydrogène, le potentiel E devrait, en principe, y être 0 Volt. En réalité, on y mesure un potentiel qui se situe entre +85 et + 90 millivolt. Pour mesurer zéro volt, il faut remplacer l'électrode brillante de platine par une électrode de couleur noire recouverte de mousse de platine. C'est ce qu'on appelle « électrode de platine platinée ». Dans la couche de mousse de platine, les molécules d'hydrogène se condensent et se comportent comme un corps pur à l'état condensée, donc l'activité thermodynamique [H2] est effectivement unitaire. Dans ce cas, on a le droit d'écrire : [H2]=1 et le rH2=0. (Avec une électrode de platine brillante on mesure un potentiel E de +90 mV=+0,09 Volt, et le rH2=3.)
Compte tenu de ces faits, il serait plus rationnel de définir l'électrode normale d'hydrogène comme étant une électrode de platine dans laquelle le pH = rH2 = 0. Cette définition est plus simple et surtout plus cohérente [18].
Dans le problème (valeur négative du rH2) qui nous préoccupe, il y a un autre fait sur lequel il faut attirer l'attention : la stabilité thermodynamique de l'eau. La limite inférieure de cette stabilité a lieu à rH2=0, où [H2]=1 et l'eau se décompose en libérant de l'hydrogène gazeux. À la limite supérieure de stabilité, rH2=42 où [O2]=1, il y a dégagement d'oxygène gazeux.
(Note ajoutée le 3 janvier 2019.) Le deuxième élément expérimental vient de l'étude des phénomènes qui ont lieu sur la cathode pendant l'électrolyse. En voyant des bulles de gaz formées sur la cathode, on en conclut, d'une manière hâtive qu'il y a formation de H2, sans approfondir le phénomène. En fait, dans une première étape, les ions H+ qui sont toujours présents dans l'eau, en captant un électron de la cathode, se transforment en hydrogène élémentaire naissant (H·). Deux de ces atomes peuvent se recombiner pour former de l'hydrogène activé H2*, suivant la réaction H·+H· → H2*. L'hydrogène naissant a une très grande affinité vis-à-vis des ions hydroxydes OH- et donne naissance à un ion appelé hydranion » H3O- qui n'est rien d'autre que l'hydrogène activé en solution : H·+OH-&mbsp;→ H3O-. Il s'agit d'un ion instable (dont la structure est pyramidale à base triangulaire) de durée de vie de quelques heures, mais extrêmement réactif, surtout vis-à-vis des radicaux libres, qu'il neutralise instantanément.
Donc à rH2=0, l'eau devenue thermodynamiquement instable, subit une transformation assimilable à un changement d'état physique, avec une transition discontinue. Lorsque le rH2 devient négatif, les électrons venant de la cathode se répartissent dans l'eau suivant un mécanisme qui s'étend sur toute la masse de l'eau grâce à sa structure polymérique. Le nombre d'électrons fixés par l'eau augmente et produit de plus en plus d'hydranions. De ce fait, l'activité d'hydrogène peut atteindre des valeurs incroyablement élevées. En fait un très grand nombre d'électrons fixés sur les molécules de l'eau, d'une manière mobile, n'occupent pratiquement pas de place. C'est ce qui explique la mesure des valeurs négatives pour le rH2.
(Note ajoutée le 3 janvier 2019.) En ce qui concerne les applications médicales, même si l'hydrogène moléculaire H2 est présent, lier les effets thérapeutique uniquement à cette molécule est une erreur. Pendant l'électrolyse, on va bien au-delà des effets d'une solution aqueuse d'hydrogène gazeux.
En se basant uniquement à l'effet de H2, pour obtenir la saturation en hydrogène il serait plus simple et moins cher d'utiliser des appareils du type SodaStream avec une bonbonne standard contenant de l'hydrogène sous pression à la place du CO2. De toute manière, de cette façon aussi on obtient une teneur en dihydrogène d'au moins 2 mg/litre, correspondant à rH2=3. Avec cette méthode, sans électrolyse, on ne peut pas introduire plus d'hydrogène dans l'eau. Quand on fait référence à la bioélectronique Vincent, il serait souhaitable de tenir compte des fondements électrochimiques de cette branche de science.
La solution SodaStream n'est malheureusement pas la plus efficace. L'hydrogène étant beaucoup plus volatile et moins soluble dans l'eau que le CO2 il serait plus efficace de maintenir le flacon contenant l'eau hydrogénée sous pression. La solution est l'usage des flacons de « soda » munis de siphon. C'est même une solution qui offre plus de sécurité, car l'hydrogène est inflammable. L'eau biocompatible qui se trouve dans le flacon sera donc saturée en gaz sous pression, avec un mélange bien dosé de l'hydrogène et de dioxyde de carbone. Ce mélange n'est plus inflammable, de plus il rendra l'eau pétillante obtenue un peu acide plus agréable à boire et plus conforme aux critères de biocompatibilité.
Cette eau n'est pas conseillée par les fabricants pour la consommation, mais uniquement pour la désinfection et en usage externe.
À en croire la théorie de la bioélectronique Vincent (BEV), avec l'activité électronique élevée de l'eau hydrogénée, la correction du « terrain bioélectronique » se fait d'une manière beaucoup plus efficace qu'avec les médicaments jusqu'à présent utilisés en médecine bioélectronique. En regardant les vidéos des coloscopies faites sur des patients ayant eu une cure d'eau Kangen, on est impressionné par l'efficacité de cette eau. Pour obtenir cette efficacité, les hydranions H3O– ne semblent pas avoir été déstabilisés par la neutralisation de l'eau hydrogénée (Kangen) basique par les sucs gastriques. Cette situation est d'autant plus probable que dans l'intestin grêle, la bile fait repasser les liquides en milieu basique, qui stabilise l'hydranion. Le passage de ces hydranions dans le sang devient donc immédiat et direct, avec des effets étonnants. Tout cela est – bien entendu – conditionné par la validité de la théorie de Vincent, ce qui est encore à prouver médicalement.
En raison du caractère basique de l'eau hydrogénée, les médecins qui pratiquent la BEV ne semblent pas s'intéresser à ladite eau. Dans les milieux de la bioélectronique médicale, l'affirmation de Louis-Claude Vincent, suivant laquelle la consommation de l'eau basique peut altérer la santé, est devenue une sorte de dogme. Ils ne semblent pas réaliser le fait que pendant l'hydrogénation, l'eau hydrogénée obtenue avec un appareil du type « Lourdes » ne change pas de pH. En utilisant donc une eau légèrement acide, on peut obtenir une eau extrêmement antioxydante sans avoir « l'inconvénient » de la basicité. Avec un rH2 négatif, nous sommes en présence d'eaux thermodynamiquement instables (à l'état métastable) qui pourraient avoir des propriétés thérapeutiques tout à fait étonnantes, dépassant largement en efficacité les médicaments bioélectroniques usuels. La médecine bioélectronique dispose d'un instrument de mesure précieux : le bioélectronimètre médical.
Il n'y a que des vérifications faites avec un bioélectronimètre [19] qui apporteraient la preuve irréfutable du passage des hydranions dans le sang. On pourra, dès lors confirmer et vérifier l'effet thérapeutique observé avec l'eau Kangen. Il y a des chances qu'il en soit ainsi. Avec l'eau hydrogénée, le praticien dispose d'un moyen puissant et facile à utiliser pour corriger le terrain bioélectronique de son malade. Mais attention, le passage des ions H3O– peut, dans certains cas, plonger le rH2 en dessous du niveau de sécurité. Dans l'intérêt de la recherche et aussi pour éviter des effets secondaires indésirables, il serait souhaitable qu'une cure d'eau hydrogénée soit suivie par des mesures bioélectroniques sur le sang in vivo.
Le praticien a heureusement la possibilité de doser de manière appropriée la quantité de H3O– à administrer : suffisante pour corriger le terrain, mais pas de trop pour le plonger dans les domaines trop réducteurs, potentiellement dangereux. Pour cela, l'appareil d'électrolyse peut être réglé pour produire une eau plus ou moins réductrice. La pratique médicale montrera rapidement les limites de sécurité pour l'usage de l'eau hydrogénée. Heureusement, jusqu'à présent, aucun effet secondaire indésirable n'a été signalé, même suite à la consommation d'eau fortement hydrogénée.
Les domaines où l'eau hydrogénée peut apporter de succès dans le traitement des maladies sont nombreux. Sans avoir fait des observations cliniques, on est réduit à formuler des hypothèses qui constituent évidemment des pistes de recherches médicales vraiment prometteuses.
De par ses dispositions génétiques, chaque individu réagit autrement à la dégradation de son terrain bioélectronique. A partir d'une sensibilité aux maladies virales, en passant par la perturbation de l'assimilation du calcium et du magnésium, jusqu'à l'apparition de la sclérose en plaque, une grande variété de réactions pathologiques est possible.
Il y a des chances que l'eau faiblement hydrogénée devienne un moyen puissant de prévention de tous les types de cancer. Cependant, son dosage doit toujours se faire sous surveillance médicale.
En admettant l'hypothèse de Daniel Pinon sur la régulation des équilibres Na+/K+ et Mg2+/Ca2+ par le rH2 du sang, le surdosage d'hydranion H3O– peut, à son tour, perturber l'assimilation du magnésium. Ici aussi, la bonne mesure s'impose.
Sur le diagramme de Vincent, les conditions pour le développement explosif des virus se situent sur un terrain fortement oxydé et basique. Il semblerait que la consommation d'aliments stérilisés, désinfectés, pasteurisés, l'usage (même externe) de l'eau désinfectée au chlore ainsi que les vaccins amènent progressivement le rH2 du sang vers ce domaine. Les mesures bioélectroniques montrent d'ailleurs que les coordonnées du sang des cancéreux au dernier stade de développement de la maladie, sont identiques à celle d'une eau de ville désinfectée au chlore.
Dans le traitement de la grippe (maladie virale), tout le monde admet l'efficacité de la vitamine C. Or, l'acide ascorbique est un puissant réducteur. L'effet favorable de la vitamine C dans le traitement des maladies virales, mais aussi dans la prévention du cancer, provient tout simplement de son caractère réducteur, abaissant le rH2. La prise de vitamine C à dissolution lente avec l'eau hydrogénée en décuple l'efficacité dans le traitement des cancers.
Il faut remarquer aussi que le jus de tous les fruits est réducteur à des degrés divers (tout en étant aussi acide!). « L'acidification de l'organisme » n'est pas la cause de nombreuses maladies, mais semble en être plutôt la conséquence. La clef se trouve dans l'altération du terrain bioélectronique vers le domaine de l'oxydation. L'acidification n'est qu'un effet secondaire. Personne ne nie « l'effet alcalinisant » des légumes lactofermentés très acides, mais fortement réducteurs. Leur action, par rapport aux simples jus de fruits est renforcée par les enzymes capables de « survivre » à l'acidité de l'estomac. Dans l'intestin grêle, ces enzymes s'activent et abaissent le rH2 du sang. Cependant cette action, tout en étant plus efficace que celle de la vitamine C ou les jus de fruits, reste faible par rapport à celle de l'eau hydrogénée.
Ce n'est pas tuer les virus qu'il faut, mais modifier les propriétés électrochimiques du sang pour rendre leur multiplication impossible. La vaccination est la grosse artillerie qui détruit tout, avec des « dommages collatéraux ». La modification du terrain bioélectronique supprime l'élément vital pour la multiplication des virus. Ceux-ci peuvent entrer dans l'organisme, mais sur un terrain réducteur ils sont incapables de se multiplier. Il ne faut pas oublier que le rH2 du terrain de « santé parfaite » se trouve entre 21 et 24. Dans ces conditions, le virus (probablement même le HIV) est tout simplement inopérant.
Sans être une « panacée universelle », l'eau hydrogénée et même le sous-produit de sa fabrication, l'eau anodique acide et oxydante, ont leur place dans la pratique médicale. Eu égard à leur effets secondaires potentiels, l'usage doit être fait sous surveillance.
Afin d'exploiter toutes les possibilités de l'eau hydrogénée, les concepts de la médecine bioélectronique devraient être largement diffusés dans les milieux médicaux. En effet, le contrôle médical de l'usage de cette eau se fait à l'aide d'un bioélectronimètre médical. Ce dernier devrait entrer dans les laboratoires d'analyses.
La bioélectronique ouvre des perspectives vers des nouvelles recherches médicales pour le traitement d'une série de maladies graves. L'avantage de l'eau hydrogénée est son innocuité relative, sans parler de son prix de revient dérisoire par rapport aux médicaments classiques. Certains peuvent légitimement se poser la question de savoir si ce n'est pas précisément son coût peu élevé qui constitue l'obstacle principal devant son extension, dans un milieu où l'industrie pharmaceutique règne en maîtresse. Les mesures bioélectroniques (avec bioélectronimètre médical) signalent la présence de plusieurs maladies graves (thromboses, sclérose en plaque, cancers, etc.) pendant leur phase latente ou préparatoire, avant toutes les analyses médicales actuellement utilisées. De telles analyses et observations cliniques peuvent directement être entreprises dans les hôpitaux et cliniques, voire même par des médecins dans leur pratique privée. La médecine préventive y trouvera un terrain de développement inespéré.
Au niveau de l'enseignement dans les facultés de médecine, les applications de l'électrochimie et de la thermodynamique dans l'art de guérir ouvrent des horizons nouveaux dans la recherche médicale. À ce niveau, dans les facultés de médecine et de pharmacie, l'enseignement de la théorie unitaire des réactions acide-base et oxydoréduction devient incontournable. Nous ne sommes qu'au début d'une série de découvertes très prometteuses.
L'appareil d'électrolyse pour la production des eaux hydrogénées a évidemment sa place dans les cabinets médicaux, dans toutes les pharmacies et aussi dans les dispensaires, cliniques et des hôpitaux. De même qu'à l'instar du matériel orthopédique de revalidation, il devrait être possible de louer, par le biais des assurances maladies, un appareil d'électrolyse pour les malades dont le traitement nécessite une cure prolongée d'eau hydrogénée.
Louis-Claude Vincent était formel pour déconseiller la consommation des eaux basiques. Cette affirmation, prise au pied de la lettre a conditionné les praticiens de la bioélectronique médicale. Ceux-ci ont parfois du mal à admettre qu'une eau basique puisse être bonne pour la santé – ou du moins inoffensive. A son époque, on ne connaissait pas l'eau hydrogénée. Ce serait une erreur de faire l'amalgame entre les eaux thérapeutiques et les eaux de table. Vincent avait entièrement raison de déconseiller la consommation régulière des eaux basiques, surtout à un pH supérieur à 8 ou même à 8,5. Ces eaux sont en général dures (contenant du calcaire) ou bien elles contiennent des électrolytes basiques comme la soude, la potasse, la chaux ou la magnésie. Par contre, les eaux naturellement acides sont toujours très douces (contiennent peu de calcaire) et leur acidité est souvent liée à des colloïdes de silice. Ces derniers sont de véritables médicaments homéopathiques pour stimuler l'assimilation du calcium. En cas d'ostéoporose, boire de l'eau dure (contenant beaucoup de calcium) ne sert à rien. Il conviendrait plutôt de boire des eaux contenant de la silice colloïdale ou encore mieux, des tisanes de prêle qui en contient encore plus [20].
En bioélectronique non plus, il ne « faut pas être plus catholique que le Pape ». Déconseiller la consommation d'une eau dont le pH est faiblement basique est aussi peu raisonnable que diaboliser les eaux acides et gazeuses.
Il y a un autre point qui apparaît comme une sorte de dogme auprès des praticiens de la bioélectronique suivant lequel il est impossible de descendre le rH2 du sang en dessous de la valeur correspondant à la « santé parfaite ». Cette affirmation trouve son origine dans les mesures bioélectroniques faites sur des individus sains. Les traitements pour corriger le terrain ont toujours été faits avec des substances qui, une fois dissoutes dans l'eau, produisaient bien une solution avec un rH2 bas, mais ces solutions n'ont jamais dépassé la limite de stabilité thermodynamique des solutions aqueuses. Avec l'eau hydrogénée, la donne a changé. Avec un surdosage, on risque d'altérer le terrain vers des valeurs trop basses de rH2 qui risquent de ressusciter des maladies oubliées (peste bubonique et lèpre, entre autres) depuis des temps historiques. N.B. La remède la plus efficace contre l'altération du terrain vers des valeurs trop faibles du rH2 semble être l'eau Kaqun contenant de l'oxygène activé.
Donc les actions de l'hydrogène et de l'oxygène actifs obtenus par électrolyse se complètent merveilleusement dans l'art de guérir et surtout dans la prévention des maladies. Ce ne sont que des applications simples de l'électrochimie et de la thermodynamique qu'il serait souhaitable de mieux enseigner dans les facultés de médecine et de pharmacie.
L'eau hydrogénée formée à la cathode est une eau extrêmement réductrice (antioxydante) dont les applications thérapeutiques vont bien plus loin que ne le signalent leurs promoteurs. La connaissance de la bioélectronique médicale ouvre ici des perspectives qui feraient rêver les médecins les plus audacieux. Ceux qui ont pratiqué la bioélectronique médicale depuis plus de 50 ans n'ont encore jamais eu à leur disposition un médicament aussi puissant pour modifier ce qu'ils appellent « le terrain bioélectronique du patient ».